Jaws 3D par Romain Néophyte

« Romain, il n’ y a plus de mises à jour sur ce formidable site depuis plus d’ une semaine… J’ ose espérer que tu n’ as pas renoncé à tes engagements… » Loin de là mon très cher ami mais je dois bien avouer que le temps vient à me manquer en ce moment. Pour faire bref, j’ attaque la dernière ligne droite en ce qui concerne mon 4ème album studio. Par contre, il ne serait pas très honnête de ma part de nier que je rencontre quelques difficultés à alimenter ce blog de façon quotidienne. Mais j’ y reviendrai dans les prochains jours à l’ occasion de mon 300ème article. En attendant, voici trois coupures de presse qui sauront satisfaire votre légitime curiosité… La première concerne la sortie en salles en Italie de la version 3D de Lo squalo 3 et se passe volontier de commentaire (on aura l’ occasion d’ en reparler très prochainement).

Le deuxième visuel est plus intriguant. Il est censé assurer la promotion d’ une projection tardive du film sur le sol américain (15 fevrier 1985). Même affublé d’ une énorme paire de lunettes polarisées, le requin de Jaws ne perd absolument rien de son légendaire charisme. Dès lors, on s’ étonnera qu’ un tel concept n’ ait pas été plus utilisé lors de l’ exploitation du film.

Terminons enfin avec cet extrait des pages télévision d’ un journal new-yorkais. Particulièrement original, l’ image combine un des couples de skieurs nautiques de l’ affiche de Gary Meyer et le grand blanc du One-sheet de Jaws the Revenge de Joseph Sargent (un des rares éléments valables dans ce quatrième volet). On félicitera donc l’ excellent travail du maquettiste qui aura pousser le vice à rédiger deux nouvelles taglines plutôt amusantes… Avouons qu’ on est loin des horreurs pondues par les gens d’ Universal pour le marché DVD.

En ligne depuis quelques semaines, l’ indispensable site www.joealvesmovieart.com permet aux fans de Joe Alves et aux collectionneurs de se procurer des repliques de ses nombreuses illustrations (artwork et storyboard) réalisées tout au long de ses 50 ans de carrière. Pour le lancement de ce formidable projet, Joe a souhaité mettre l’ accent sur son travail concernant Jaws: “For JAWS, the shots needed to be meticulously planned so that everyone knew which shark was to be used and how the shot would be achieved (sled, left to right & right to left). Since it took literally a day per shot each storyboard drawing had to be precise.” Cette première salve contient donc 3 pages de storyboard de séquences se déroulant sur l’ Orca. Chaque page est disponible contre la somme de 50$ (130$ pour l’ ensemble) et est accompagné d’ un croquis couleur du monstre et d’ un autographe du réalisateur de Jaws 3D. Une preuve de plus de la générosité de notre ami Joe. Par contre, je suis désolé de vous annoncer que le troisième volet de la saga ne bénéficiera pas du même traitement. Joe Alves m’ ayant répondu: « I have no plans to put out the Jaws 3D story boards. I did not draw them or own them« .

Un document de plus à rejoindre les étagères (déjà encombrées) du Metz Jaws 3D Museum! Récemment apparu sur Ebay, ce set, destiné aux exploitants de salles américaines, contient pas moins de 8 feuilles grand format  imprimées sur du papier glacé bourrées d’ Ad-slicks. Pour les retardataires, les Ad-slicks sont des visuels mis à disposition des professionnels pour les aider à assurer la promotion de l’ oeuvre. Et pour ce qui est celle de la version 3D du troisième Jaws, Universal Pictures a vu les choses en grand. On y trouve donc 16 illustrations (de subtiles variations autour de l’ affiche de Gary Meyer) en noir et blanc prêtes à remplir les pages des journaux locaux et les programmes hebdomadaires des salles obscures! Il est intéressant de souligner que la plupart d’ entre elles sont différentes de celles traitées lors de ce précédent article (qui fait partie, soit dit en passant, d’ un de mes meilleurs).

Comme vous pouvez l’ apercevoir sur cette photographie, la deuxième page contient une liste des différents accessoires (affiches, lobby cards…) disponibles dans les bureaux d’ Universal… Une bonne façon pour le collectionneur de vérifier si quelque chose d’ important  lui fait défaut! Mais c’ est avant tout ces coupons (à découper et à renvoyer au distributeur) donnant accès à des « Free Television commercials » (et des spots radio déjà traités ici même) qui devraient intriguer la plupart d’ entre vous… Mais gardez la tête froide, tout porte à croire que ce ne soit que les Teaser/trailer de 1982. On termine avec cette avertissement sur la classification du film qui prouve aux derniers sceptiques que les producteurs de Jaws 3D n’ ont jamais envisagé d’ en faire un film Restricted R.

« Jaws 3D, that was my first movie, and that was really crazy because I literally knew nothing. I had done like a Burger King commercial and I was really a ballet dancer at the time. So that was kind of crazy because I had to really fly by the seat of my pants. I mean, I had lied and said I had done all these movies. I was kind of terrible. So that’s my first impression… »  La toujours sublime Lea thompson n’ aurait jamais imaginé que ces petits mensonges auraient fait d’ elle, l’ espace de quelques semaines, une skieuse nautique/acrobate compétente… Il est juste regrettable que sa plus spectaculaire performance ait échoué lamentablement sur la table de montage… Visibles dans le making-of Sharks don’t die, ces images plutôt rares ne sont pas pour autant inconnues du grand public puisque ce duo avait déjà eu les honneurs de figurer au verso des différentes VHS allemandes, dans les jeux de lobby cards espagnoles et sur l’ ensemble du matériel promotionnel japonais.

Tout porte à croire que cette scène devait se situer le deuxième jour des évènements des Dents de la mer 3 (le vendredi pour être précis). Elle se déroulait après une autre séquence coupée concernant Kelly Ann Bukowski et Sean Brody (à voir ici)… Difficile cependant d’ identifier à quel moment de la journée, cet entrainement aurait pu avoir lieu. Logiquement, l’ action ne peut se dérouler qu’ aux premières heures de la journée, peu avant la recherche en sous-marin du corps d’ Overman. On voit effectivement plutôt mal Calvin Bouchard (conscient de la présence d’ un bébé requin dans les eaux du lagon) mettre en danger la vie de ses skieurs nautiques même si les décisions de ce dernier ne sont pas toujours des plus raisonnables! Je vous laisse le soin d’ échafauder vos théories… N’ hésitez pas à m’ en faire part.

J’ aurais aimé vous offrir autre chose qu’ une énième coupure presse mais les temps sont difficiles pour la petite communauté Jaws 3D. Pour autant, cet extrait d’ un journal floridien daté du 12 aout 1983 nous donne de sérieuses informations sur l’entrainement des dauphins Cindy et Sandy, en particulier lors de la scène de combat avec le grand blanc. La réussite de ces séquences est bien évidemment à mettre à l’ actif du spécialiste Dan Blasko (l’ assistant du docteur Kathryn Morgan) qui répond ici aux questions du journaliste Desmond Ryan. Malheureusement, ses propos contredisent légèrement ceux de notre ami Joe Alves qui laissait sous-entendre dans une interview parue à la même période que les dauphins, se sentant menacés, avaient instinctivement attaqué le requin mécanique… Une façon comme une autre de complimenter le travail de Roy Arbogast!

L’ actualité liée à Jaws 3D est particulièrement faible ces dernières semaines… En tout cas nettement plus faible que celle concernant le film de Steven Spielberg. Entre la sortie imminente du fantastique livre Memories from Martha’ s Vineyard concocté par Jim Beller et Matt Taylor et la journée évènement Book Launch on MV du 2 juillet (avec lecture de Joe Alves soit dit en passant), l’ amateur ne peut qu’ être aux anges… On imagine difficilement un traitement équivalent pour le troisième volet de la franchise!  Mais le noyau dur des fans des dents de la mer 3 semble s’ être parfaitement acclimaté à l’ idée que leur film préféré ne sera jamais réhabilité ou considéré comme un classique. Sans surprise, c’ est donc en moins de quinze petites lignes que Jaws 3D est présenté dans les pages de l’ ouvrage Les visages de l’ horreur pondu par le spécialiste Philippe Ross en 1985.

Particulièrement négative, cette  critique anecdotique nous refait le coup des « personnages sans épaisseur (un comble pour un film en relief)« . Une formule choc employée de façon presque systématique depuis plus de 30 ans par l’ immense majorité des apprentis journalistes… Bien que cette déclaration soit tout simplement mensongère (il suffit d’ ouvrir les yeux pour se rendre à l’ évidence que cet aspect du film est loin d’ être négligé), nous n’ en tiendrons pas rigueur au brave Philippe Ross qui s’ en sort plutôt bien tout au long de ces 300 pages et ces quelques 0,7kg de papier abondamment illustré! J’ en profite pour remercier mon ami Fabrice Colson de m’avoir fait parvenir ces superbes documents et de m’avoir ainsi aidé à replonger dans ces glorieuses 80’s que je chéris tant…

Terminons provisoirement ce dossier relativement complet sur la trop discrète pieuvre de Jaws 3D en nous focalisant sur les souvenirs de Robert Skotak publiés dans le magazine Filmfax… Robert donnait quelques indices plutôt intéressants sur les séquences coupées au montage qui concernaient le capitaine Sink: « I had a hell of a time lining up every three-dimensional point of the miniature part cave to the live-action version of the same thing, upon which the octopus supposedly sat. Some of the 3-D geometry was extremely hard to replicate from the live-action because often far too few measurement were taken: they were virtually needed for dozens of points to make an accurate match. »

« I think I matched the octopus to the tunnel by using objects in the live-action set whose measurements I could find on blueprints or by counting floor titles visibles in the live action photography on the set- these titles usually one-foot squares- as an after-the fact measuring stick… A couple of these inside-tube angles were chosen so that tentacles came ‘at the camera with interesting 3-D depth perspective -not necessarily out of the screen, but toward the audience to add depht and create a threatening appearance. » Visiblement achevée, cette scène pourrait encore dormir sur les étagères des studios Universal (ou dans la cave d’ Alan Landsburg)… Mais vu le peu d’ engouement que suscite Jaws 3D de nos jours (toujours pas le moindre blu-ray annoncé, rappelons-le) , il ne faudra donc pas s’ attendre à la voir réapparaitre un jour… Pour visualiser l’ attraction sur le plan de l’ Undersea Kingdom, cliquez ici.

Dennis Quaid (ici accompagné de la superbe Bess Armstrong) fête aujourd’ hui son 57 anniversaire. Une occasion de plus de bavarder à propos de son implication dans le projet Jaws 3D… Comme chacun sait, ce troisième épisode est pour Quaid un très mauvais souvenir. Dès le début, le futur interprète de Mike Brody se montra particulièrement sceptique quant aux chances de son personnage de rivaliser avec la technologie 3D, véritable star du film… Rassuré par le producteur Rupert Hitzig, Quaid se lança enfin dans l’ aventure et en profita pour approfondir ses connaissances sur le monde fascinant des requins: « There is a lot of hatred toward the shark. He’s a monster. He’s mean. He’s a killer. Well, last year in the world there were 35 sharks attacks, only two of them fatal. The truth is, a shark will not attack you just for the hell of it. But as monsters, in movies like this, they work well because they’re so prehistoric, seeming not to comprehend when they kill…They are big, they have a small brain. They are killing machine. » déclara-t-il à la presse en mai 1983 prouvant le sérieux de ses recherches…. Un travail en amont qui lui a peut-être permis d’ éviter la nomination aux Razzies Awards… Mais bon, revenons à l’ essentiel: l’ anniversaire de notre ami Dennis Quaid! Happy Birthday!!!

Laissons de côté nos pieuvres et profitons-en pour perfectionner notre espagnol. C’ est ce que je vous invite à faire avec cet extrait d’ une des plus anciennes publications de Barcelone parue le dimanche 20 novembre 1983. L’ intérêt principal de cette page couleur ne réside pas dans le travail du journaliste Lluis Bonet Mojica (désormais réalisateur) mais plutôt dans la tonne de matériel publicitaire l’ accompagnant… Pas moins de 6 clichés à la gloire de Tiburon III complètent donc cet article. Des photographies connues de la plupart d’ entre vous.

Sauf que La Vangardia se paie le luxe de nous offrir une petite rareté avec ce portrait de Simon MacCorkindale (alias Philip FitzRoyce) tiré d’ une des trop nombreuses scènes coupées de ce troisième Dents de la mer (en l’ occurrence une séquence se déroulant juste après la capture nocturne). L’ amateur avait déjà eu la chance d’ apercevoir cette merveille sur la trading-card#5 de la firme Topps. Contre toute attente, le cadrage est ici légèrement modifié ce qui nous permet, entre autre, de profiter un peu plus du travail du département costume…

« Romain, je suis passionné par les pieuvres depuis ma plus tendre enfance. J’ espère sincèrement trouver sur ton site de quoi soulager ma soif de connaissances! ». Tu as frappé à la bonne porte, mon ami Carlo. Comme tu l’ as certainement remarqué en arrivant sur ton site préféré, cette seconde partie du dossier consacré au Captain Sink est plutôt généreuse en illustrations. La plupart d’ entre elles sont issues de magazines d’ époque (Cinefantastique, American cinematographer…) mais aussi des archives personnelles de la très sympathique Danielle Versé… Profitons donc sans plus tarder du magnifique cliché couleur sur notre gauche qui nous montre le caméraman George D.Dodge (Terminator 2, New York 1997) de PSE en train de manipuler une des tentacules de notre monstre chéri devant le désormais légendaire écran vert de Jaws 3D.

Au tour de la responsable des miniatures, Danielle Versé, de donner vie à cette petite merveille. A ses côtés, on aperçoit Eric Visser dont la carrière ne semble pas avoir profité de cette expérience puisque l’ on ne trouve aucune trace de lui sur la toile… Les trois documents suivants nous donnent, quant à eux, l’ occasion de voir la bête sous toutes ses coutures ainsi que d’ autres membres de la compagnie PSE au travail. Sur le premier, la jeune artiste d’ origine belge Danielle Versé s’ improvise marionnettiste (poste occupé entre autre par le spécialiste des effets visuels Dennis Skotak visible au fond) et semble en tirer une grande satisfaction… Michael Novotny (directeur artistique sur True Lies) déjà responsable de la végétation composant le sol de l’ Undersea Kingdom fait lui aussi partie de l’ équipe technique chargée d’ animer les tentacules de la pieuvre géante.

Une pieuvre géante dont le souci du détail devrait impressionner les plus blasés d’ entre vous. Reste à connaitre l’ importance de cet accessoire dans les premières versions du film de Joe Alves. La dernière partie de ce dossier tentera d’ apporter quelques éclaircissements à ce sujet. De quoi rendre heureux notre ami Carlo…