Le climax de Jaws 3D: La version finale de Praxis (6/6)
Posted by INFOS | Posted on 17-02-2014
| Posted in« The situation with PSE is a very sticky issue for us. What can we say? Diplomatically, there’s nothing really needed to be said. It ended up going to film and that speaks for itself. » Ces propos sont ceux de Mitchell Katlin, production manager à Praxis Filmworks. Nous n’allons pas revenir aujourd’hui sur l’épineux sujet de l’ Electronic compositing Vs. Optical FX. Ni sur la politique d’ Alan Landsburg d’ailleurs… Ce problème nécessiterait un autre dossier complet et je ne m’en sens toujours pas le courage! Non, on va plutôt revenir sur les dernières semaines de la post-production de Jaws 3D, lorsque les gens de Robert Blalack se sont retrouvés à 4 mois de la sortie du film avec sur les bras des tonnes de plans à finaliser! Dans certains cas, les plans nécessitaient même d’être retournés. Vous l’aurez compris, c’était bien évidemment le cas du climax! Selon plusieurs sources, le producteur Alan Landsburg manifesta une certaine déception quant à la qualité du relief dans la séquence finale. Son équipe ayant sur-vendu le film sur l’argument que « The shark can come through the screen and take a bite out of your posterior », il était presque obligatoire de donner au public ce qu’il était en droit d’attendre d’un film intitulé JAWS 3D!
« Certainly when the shark breaks through the control room window in slow motion, it will land in the audience’s lap. That represents the apex of what we wanted from 3-D. It lets the audience feel what the victims feel. It’s exciting but also logical, within the story-telling framework » confiait Rupert Hitzig au magazine American Cinematographer. Un numéro spécial 3D qui permet de se délecter des propos de quelques membres de Praxis. On y apprend, entre autre, que l’équipe de Robert Blalack dû mettre en boite une demi-douzaine de séquences mémorables comme le bras d’ Overman flottant vers le spectateur, les mâchoires (et E.T) ou bien encore le climax. Ce qui, au passage, contredit les propos de George D. Dodge (à lire ici) qui nous affirmait lors d’une interview exclusive que ces scènes étaient à mettre à l’actif de PSE. L’article est assez technique en ce qui concerne l’utilisation de la 3D à la sauce Praxis: »Others had worked on it but not entirely successfully » raconte Robert Blalack. « The problem is in the relationship between the chosen interocular -that is the distance between the eyes or lenses- and the amount of convergence. We discovered that there is a particularly narrow range between the interocular and the degree of convergence given to the object. In order to be able tu pull an object off the screen you have to be able to vary the convergence during a shot. »
Contrairement à PSE, Praxis n’utilisera pas systématiquement de Dual camera rig (soit 2 caméras sur une même structure) pour créer l’illusion du relief mais plutôt un système commandé à distance qui gère à la fois le mouvement de l’objet et celui de la caméra. L’opération étant répété pour chaque oeil. Cette technique permettait de jouer sur la convergence pour accentuer l’effet pop-up. Ajoutez à cette astuce l’objet (un bras de bodybuilder ou un requin) s’approchant jusqu’à la limite du hors-focus et vous obtenez de la 3D à vous flanquer une migraine de tous les diables ( « If we had converged it the way the executives wanted us to do it would’ve caused major eyestrain » nous confiait Spencer Gill il y a peu). Pas toujours très rigoureux dans ses explications, le magazine American Cinematographer nous balance ensuite: « Motion control requires completely repeatable motion on the part of the model as well as the camera, and in order to achieve this with the quarter-sized shark (?!?) built by PSE, it was necessary tu substitute stepper motor driven controls for the manual controls used by PSE. In addition, it was necessary to motorize the lighting effects used to create the interactive lightning« . Un quarter-sized shark? Et pourtant, c’est bien le requin 1/3 (toujours sans queue) de PSE qui pose en compagnie de Patricia « patty » Hill (motion control operator chez Praxis Filmworks) sur ce cliché!
Le mystère reste entier… Quel modèle de requin a été utilisé? Est-il possible que ce soit un composite entre le corps du Bruce 1/3 et la queue du 1/7ème? Ou est-ce cet énigmatique Quarter-sized shark? Mais pourquoi est-il presque immobile? Mais où est le blu-ray du trentième anniversaire? Mais la question essentiel reste « Mais pourquoi cette scène ne fonctionne pas ? » En 2D, la réponse est évidente pour tout le monde. Mais pour ce qui est de la version 3D… En 3D, l’image est clairement plus sombre que sur le DVD. Le côté « requin découpé » évoluant devant une carte postale est vachement moins flagrant. Le déplacement n’est toujours pas naturel mais sa silhouette plus fine en 3D a vite fait de faire de lui une sorte de fusée en slow-motion… Il n’est donc plus question d’un énorme sous-marin au ralenti! Non, le souci vient de l’utilisation de la 3D clairement abusif. Logiquement, la vitre de la salle de contrôle aurait dû correspondre à l’écran de cinéma ou à l’écran de télévision (la place occupée par le spectateur étant celle d’un Calvin ou d’une Kate). Une sorte de niveau 0. Tout ce qui se trouve derrière ne devant jouer que sur les effets de profondeurs (l’ Undersea Kingdom, le requin). C’est à dire que le premier élément 3D pop-up auraient dû être les éclats de verre! Suivis par des gerbes d’eau et le nez du grand blanc! Dans le film, il n’en est rien: le monstre sort littéralement de l’écran, la vitre explose (en 2D) comme si elle était placée en plein milieu de la salle de cinéma (ou de votre salon) et de façon tout à fait inexpliquée Bruce III se met sur pause. Un ratage même en 3D…