Des stock-shots de Jaws 3D dans Cruel Jaws
Posted by DIVERS | Posted on 10-03-2011
| Posted inBien que je sois plutôt réceptif à la magie du cinéma bis transalpin, j’ ai toujours eu quelques difficultés avec le Fauci Crudeli du regretté Bruno Mattei pondu en 1995… Et ce, depuis mon premier visionnage en VHS au milieu des années 90 (VF/1.85 chez TF1 vidéo). Pourtant, l’ homme aux multiples pseudonymes (William Snyder pour celui-ci) coupables des Virus Cannibale (Hell of the Living-dead par chez vous), Robowar et autres rats de Manhattan (Rats) avait tout pour faire de cette histoire de requin tigre terrorisant la petite ville balnéaire de Hampton Bay un spectacle divertissant, généreux et éminemment sympathique. A la place, le pauvre spectateur a le droit à une oeuvre conceptuelle insaisissable, synthétisant les plus grands classiques du genre sur près de 90 minutes au mépris de la notion même de copyright! Composé d’ images tirées de l’ Ultimo Squalo de Enzo G.Castellari (1981) et du Sangue Negli Abissi (A.K.A Deep Blood) de Joe D’amato (1989), Cruel Jaws se paie même le luxe d’ utiliser des stocks shots des trois premiers Dents de la mer. Et quand Mattei décide enfin de mettre en route sa caméra, c’ est pour se la jouer Gus Van Sant…
Il ne faudra donc pas s’ étonner de voir de nombreuses séquences de Jaws 3D intégrer le long-métrage de Bruno Mattei comme cette mémorable scène où Kelly et Sean en plein ébat sont surpris par Mike et Kathryn… Ou encore l’ un de mes moments préférés dans le film de Joe Alves: la ballade sur la plage (cliquez ici). Pour ce qui est des stock-shots, Mattei a délibérément choisi d’ en modifier le cadrage pour que leur provenance soit plus difficile à identifier. Rien que pour Jaws 3D, on reconnaitra sans problème les plans de la première apparition de Bruce III (neptune room), « The mouth« , les images Live du bébé requin, la cuisse de Lea Thompson croquée, les blessés du ponton, Kate attaquée lors de la capture nocturne, le requin de dos attaquant le sas, la dent coincée dans la porte et l’ explosion de la star du film!
Vous l’ aurez compris, Cruel Jaws (abusivement retitré Jaws 5 dans plusieurs pays) se doit de figurer dans toute collection qui se respecte. Non pas pour ses qualités artistiques (rares mais bel et bien existantes) mais plutôt pour son radicalisme et sa capacité à bafouer les droits d’ auteurs sans jamais avoir été inquiété… Simplement fascinant. Je ne passerai pas non plus sous silence l’ utilisation abusive du main title de Star Wars à deux reprises. Jusqu’ au-boutiste le Bruno…