L’influence d’Alan Landsburg sur Jaws 3-D
Posted by INFOS | Posted on 01-10-2010
| Posted inDe temps en temps, ma motivation pour ce site s’ évapore… Entre l’ absence d’ actualités, le manque cruel d’ informations et le refus de la part des principaux responsables de participer à ce formidable outil de propagande, quoi de plus normal? Mais vos récents e-mails m’ ont convaincu de ne pas baisser les bras… Reprenons donc en douceur avec un sujet particulièrement intéressant et qui fait encore débat chez la plupart des fans: l’ influence d’ Alan William Landsburg sur le troisième volet de Jaws… Producteur de plus de 2000 heures de programmes pour la télévision, Alan a su, tout au long de sa carrière, s’ entourer des meilleurs artisans de la petite lucarne. Rien d’ étonnant donc à ce qu’ il fasse appel aux plus efficaces de ses collaborateurs lors de la mise en chantier de notre film préféré comme en témoigne la présence au générique des executifs Howard Lipstone (the Jayne Mansfield story/1980), Ed Horwitz (That’s incredible/1980), David R. Kappes (Bill/1981) ou encore le scénariste Guerdon Trueblood (Tarantulas, the deadly cargo/ 1977)… Cette forte représentation d’ artistes issus du petit écran apporterait à Jaws 3D (selon une bonne partie de ses détracteurs) un rendu téléfilm très prononcé. Mais l’ empreinte d’ Alan Landsburg sur le film de Joe Alves ne se limite bien évidemment pas qu’à cela.
Quoi de plus normal que de voir le nom d’ Alan Landsburg attaché à un film se déroulant en grande partie dans le milieu aquatique et dont les principales stars du film sont un couple de dauphins et une famille mono-parentale à l’ appetit dévastateur? Riche de son expérience acquise dans le domaine du documentaire animalier (chiens, chats et chevaux) ou labellisé National Geographic, Alan se lance en 1968 dans la production de la première saison de « The undersea World of Jacques Cousteau » (qui comprend entre autre le très réputé épisode Sharks). De nombreux éléments du discours pro-écologiste de cette série (qui aura rythmé les dimanches après-midi pluvieux de nombreux français nés dans les années 80) sont distillés à travers Jaws 3D comme le besoin pour l’ homme de protéger l’ environnement, de cohabiter avec les autres espèces et d’ assurer leur survie.
Même le personnage d’ océanographe/aventurier Philip FitzRoyce peut être sérieusement envisagé comme un Darth Cousteau (spécialisé dans la mise à mort d’ animaux pour le plus grand bonheur des téléspectateurs) ayant troqué son bonnet rouge contre un chapeau. Un sentiment d’ ailleurs renforcé par les notes de productions d’ Universal, les interventions de Simon MacCorkindale et le script d’ aout 82. Mais la plupart des idées d’ Alan Landsburg (en dehors du concept de base et de la participation de Dennis Quaid) ne dépasseront pas le stade de la pré-production. Exit donc ces personnages mécaniques au milieu de vrais requins, l’ utilisation abusive de stock footage tirés du show That’s Incredible et la présence au générique de Mickey Rooney (un Emmy pour Bill, une production Landsburg de 1981). Malgré tout, Alan reste particulièrement influent et bon nombre de ses décisions se révèlent tout simplement désastreuses d’ un point de vue purement artistique. Les plus évidentes étant le refus d’ utiliser la musique de John Williams par souci d’ économie, l’ abandon du travail de PSE au profit de la société Praxis et surtout le remontage de dernière minute pour profiter d’ un nombre plus important de séances de cinéma… Une grave erreur puisqu’ avec ses 1h53, ce director’s cut donnait beaucoup plus de profondeur aux personnages et se montrait plus généreux en effet 3D… Mais que monsieur Landsburg se rassure, www.jaws-3d.com lui accorde toute la place qu’ il puisse souhaiter pour venir faire son mea culpa.