Jaws 3D par Romain Néophyte

Mon ami Tim (qui a perdu d’incroyables pièces de collection dans un incendie) souhaitait jeter un oeil sur les trois clichés rares de la galerie photo du DVD et Bluray italien de 2016. Si,si j’en ai parlé mais comme vous ne faites plus attention à rien… Le premier n’a, à ma connaissance, jamais été exploité jusqu’ici. On y voit Shelby Overman (Harry Grant) en train de préparer sa plongé afin de réparer la porte principale. Comme vous pouvez le remarquer, il se tient à l’intérieur du parc. Le docteur Kathryn Morgan avait donc parfaitement raison! La photo est intéressante car on peut aussi être témoin de l’activité en pleine mer… Un gros bateau, un plus petit pneumatique et une maison sur pilotis à l’extrême droite. C’est grâce à ce détail qu’on est en mesure de dire que la scène a été tournée à Stiltsville sur la baie de Biscayne.

La deuxième a été utilisée pour illustrer le verso de la jaquette du DVD italien. C’est bien simple, je l’adore! Tout ça me donne l’occasion de vous raconter une anecdote que Joe Alves m’a conté à propos de ce chien. Quelques années après la sortie de notre film préféré, Joe vagabondait sur les hauteurs de Woodland Hills profitant du soleil californien. Là, il rencontre une femme qui promène son chien. S’ensuit une conversation où elle lui apprend que son canidé est une star de cinéma. « Ah bon? Mais il a joué dans quoi cet adorable toutou? » demande innocemment Joe Alves. « Dans Jaws 3D, monsieur!« … Histoire vraie. Malgré mes recherches et mes incessantes questions, Joe n’a pas été capable de se souvenir du nom du chien. Il m’a, par contre, donné une dizaine de photos de tournage où la sympathique bestiole pose fièrement avec le reste du casting… Ce sera pour mon livre, ne vous emballez pas.

La dernière montre le soigneur/entraineur/acteur Dan Blasko chevauchant Kotar l’épaulard. On a déjà parlé de cette figure tragique ici. Le croquage de pénis, le choc contre la grille, l’hémorragie… Tiens, d’ailleurs, n’hésitez pas à revoir ou découvrir le documentaire de 2013 Blackfish. Un véritable film d’horreur qui rend la performance de Bess Armstrong dans Jaws 3D encore plus impressionnante… Bon alors ce cliché… Dan Blasko apparait 2 fois torse nu dans le film… Dans la première, il porte un short rouge. Et dans la seconde… Et bien, on en sait rien car on ne voit que la partie supérieure de son corps. Une chose est sûre, cette scène n’est pas dans Jaws 3D. C’est tout simplement une photo promotionnelle de juillet 1983. Universal avait organisé une énième démonstration mais cette fois-ci en présence de Bess Armstrong. Les plus vieux de mes lecteurs se souviennent certainement l’avoir lu ici et ici. Les autres, continuez à chercher vos infos chez des youtubers incompétents.

« Romain, je sais qu’en ce moment tu t’embrouilles avec le monde entier sur Twitter mais aurais-tu par le plus grand des hasards l’affiche thermoformée japonaise de Jaws 3D? » L’affiche thermoformée? Je dois avoir ça… Pour ceux qui ne maitrisent pas le concept d’affiche thermoformée, sachez que le thermoformage est une technique qui consiste à prendre un matériau sous forme de plaque (verre, plastique, etc.), à le chauffer pour le ramollir, et à profiter de cette ductilité pour le mettre en forme avec un moule. Le matériau redurcit lorsqu’il refroidit, gardant ainsi cette forme. Ne me remerciez pas, j’ai honteusement recopié ce qu’on peut lire sur Wikipedia… Le procédé fonctionne plutôt bien pour les films en relief comme en atteste le matériel promotionnel du classique Comin’ at ya (Western) en France… De mémoire, le 9ème Vendredi 13 (Jason Goes to Hell- the Final Friday) pour son exploitation VHS avait eu le droit aussi à son jolie petit PLV en 3D… L’affiche japonaise de Jaws 3D reprend donc le visuel du mini-flyers Eiga Chirashi (B5) qu’on retrouvait aussi sur la souche du billet de cinéma soit le requin surplombant le lagon. Un lagon où Kelly (Lea Thompson) s’entraine durement pour au final pas grand chose puisque la scène sera honteusement coupée à la demande d’Alan Landsburg… Quoi qu’il en soit, je suis désolé que la photo de cette affiche (collée sur une armature en bois et nettement plus petite qu’un one-sheet) ne rende pas justice au relief du thermoformage… Mais faites moi confiance, c’est du très bon boulot.

Est-ce que l’énigme du requin exposé à partir de 1983 au SeaWorld d’Orlando va être enfin résolue? Est-ce un modèle utilisé pour le tournage du film? Est-ce que plusieurs versions de Bruce III se sont succédé sous cette tonnelle? Comment ce courageux jeune homme a t-il fait pour franchir les barrières en bois qui protégeaient le squale sans se faire interpeller par la sécurité? Une chose est sûre: plus j’accumulerai de photos de ce display plus les choses deviendront évidentes. Pour l’instant, je campe sur ma théorie de trois différents requins: un modèle de 25 pieds (ou plus) utilisé pour quelques séquences, un autre plus petit et une simple tête. Les trois étant exposés à différents endroit du parc… Reste à savoir pour quelles scènes du film, chaque accessoire a été utilisé. Il est même possible qu’ils aient été modifié (peinture, taille…) spécialement pour l’occasion! Il est grand temps que je me remette sérieusement à enquêter sur le sujet.

« Romain, je me lasse de voir sur ce site des articles consacrés aux différents supports… Pourquoi ne reviens-tu pas à des trucs plus informatifs? Si ça continue comme ça, je vais arrêter de te lire. » J’ai comme habitude de n’en faire qu’à ma tête et là, en ce moment, j’ai envie de me consacrer aux VHS, DVD & autres Bluray qui encombrent mes étagères. Donc même si ça me blesse de savoir que je vais te perdre, tant pis! Tu reviendras bien au bout d’un certain temps… Vous vous demandiez certainement depuis hier si nos voisins italiens avaient eu la chance de voir Lo Squalo 3 à la maison en 24 images par seconde. Et bien oui! Mais en 2D… Le bluray de Pulp Video (ref PSB40385) fait donc le minimum syndical avec un recyclage des éléments de leur DVD et la perte de 3 photos au passage. Pourtant, il y avait la place au verso… L’interactivité, le chapitrage et le choix des langues sont identiques. J’en ai d’ailleurs profité pour revoir le film en 5.1 italienne (j’avais l’impression de taper un giallo) et ce mixage un peu too much est légèrement plus efficace qu’en 25 images par seconde. J’espère qu’un jour, on aura le droit à une belle piste 7.1 aussi convaincante que le remix réalisé pour la ressortie de Texas Chainsaw Massacre de Tobe Hooper. Quoi qu’il en soit, il est dommage de priver nos amis italiens d’une version 3D. Espérons qu’à l’avenir, ils puissent se faire plaisir avec autre chose que cette copie HD honteusement granuleuse pour ne pas dire carrément dégueulasse.

Entre deux chapitres du livre consacré au réalisateur Mario Bava que je suis en train de dévorer, j’ai eu subitement l’envie de vous parler de la dernière édition DVD de Lo Squalo 3 chez Pulp Video. Un DVD de notre film préféré chez un autre éditeur qu’Universal? Oui, je sais, ça n’inspire pas confiance… Bon, d’un côté, n’importe qui pourrait faire un bien meilleur job que la firme au globe quand il s’agit de traiter du cas Jaws 3D. Bootleg ou pas (il semblerait que non), Lo Squalo 3 sauce Pulp (ref PSV40385) enterre la précédente galette. Le visuel de Gary Meyer, même malmené, sera toujours plus excitant que l’artwork qu’on a vu au début des années 2000 pulluler partout en Europe. Je dis malmené car le dessin manque clairement de précision et souffre d’une légère déformation. Plus grave est l’amputation de l’aileron entre les deux couples de skieurs… On le retrouvera au verso, c’est le moindre mal. Par contre, les nuages flambant neufs autour de Bruce III, je suis pas super convaincu mais ça mérite débat. Comme l’utilisation de la tagline 3D pour une copie 2D.

La copie, justement, est bien une version 2D du master utilisé pour le bluray… Je ne le redirai jamais assez mais ce master offre moins d’images que les précédentes copies du film (on est pas sur du 1.85 pour autant contrairement à ce qu’on peut lire en tout petit en bas). Un jour, croyez-moi, je vous ferai un comparatif sérieux. Des promesses, toujours des promesses… Je sais! Revenons à ce qui nous intéresse: le verso et ses 6 différentes photos dont une scène coupée (l’interruption du repas), une inédite (Mike, Kathryn et le chien) et une expurgée d’un personnage noir (Fred disparait dans celle en haut à gauche). Nous reviendrons très prochainement sur celle inédite (je le jure!). Vous remarquez aussi les crédits en anglais (sans coquille), la mention du numéro de visa et de la date de sortie originelle du 7 décembre 1983. Du jamais-vu sur une jaquette DVD!

Le menu aussi se paie le luxe d’aller à contre courant! Avouez que vous n’aviez encore jamais vu quelque chose de semblable sur votre petit écran! Le film, un chapitrage ultra limité (5 et ce n’est pas une blague), une sélection de langues (dont une piste 5.1 italienne qui vaut pas grand chose) et des sous-titres réservés aux spectateurs italiens qui souhaiteront voir le film en Anglais 2.0 … Au niveau des bonus, le teaser/trailer fait partie des habitués. Moins commun est la galerie photo composée de 11 clichés dont 3 méchamment rares. Et vous pourrez naviguer avec en fond la musique de John Williams… Non è grande la vita… a volte?

En 2016, Universal Pictures rendait enfin ses lettres de noblesse au film de Joe Alves en mettant à disposition du public une version 3D (en 1080p) sur support Bluray. La qualité était légèrement en dessous du DCP que j’avais eu la chance de voir deux fois en 2015… Ce dernier (qui n’avait pas bénéficié d’une restauration par la 3-D Film Archive comme Parasite) avait au moins le mérite d’offrir une copie au cadre respecté (ce qui rappelons-le n’est pas le cas du bluray) et une colorimétrie plus proche des intentions du réalisateur. Et surtout, ça fourmillait clairement moins que sur votre écran à la maison… Disons clairement le bluray de Jaws 3D est techniquement médiocre mais c’est quand même mieux que le DVD sensio, le DVD de 2015 et le master 2001 (pal) /2003 (ntsc)… En 2018, sort donc dans l’anonymat un nouveau DVD zone 1 qui reprend le récent visuel pondu pour le marché bluray soit l’artwork de Gary Meyer sur fond blanc. C’est tellement proche que je n’avais même pas remarqué sa présence sur les sites de ventes en ligne, le confondant avec la version HD! Je répare donc cette injustice en passant immédiatement commande! Quelques semaines plus tard, je reçois mon colis et je glisse la galette dans le lecteur en imaginant profiter de la même copie 2D que sur le bluray mais en 720p NTSC… Et bien, dans ton cul! Universal a repris son master tout pourri Jaws III du début du siècle avec son affreux menu (et sa bande son tirée d’un autre film), son interactivité limitée à une bande annonce et des recommandations et un choix de langues et sous-titrages pour le moins paresseux. C’est à se demander pourquoi ils ont changé la sérigraphie du disque… On se consolera en se disant que ça fait une pièce de plus au musée…