The Undersea Kingdom: Captain Sink (1/4)

Posted by | Posted in INFOS | Posted on 29-03-2011

Rares sont les films dont la majeure partie du matériel coupé au montage concerne des séquences à effets spéciaux. Contre toute attente, Jaws 3D appartient à cette catégorie… Et la principale victime de ces innombrables changements de script et remontages sauvages n’ est autre que le capitaine Sink. A peine visible à l’ écran (2 plans presque subliminaux), cet élément du décor de l’ Undersea Kingdom avait fait preuve d’ une attention toute particulière de la part du personnel de PSE. S’ inspirant certainement de la pieuvre géante de 20 000 lieux sous les mers (à moins qu’ il s’ agisse plutôt de Tentacules de Ovidio G. Assonitis…) , Captain Sink apparaissait déjà dans le premier jet signé Richard Matheson.

Sur la base d’ un dessin préparatoire réalisé par l’ artiste Jay Roth, une sculpture du céphalopode au 1/24ème est rapidement confectionnée pour quelques plans sous-marins de l’ Undersea Kingdom. Comme vous l’ avez certainement remarqué, ce modèle (en photo ci-dessus) diffère légèrement de l’ illustration en N&B parue dans numéro 125 de Filmfax. Exit donc ce corps mou imposant qui donnait au mollusque un véritable look d’ arachnide (pour le moins effrayant) et place au monstre « familiale » dans la plus pure tradition Disney!

Mais pour répondre aux attentes de la production, une pieuvre complètement articulée (aux dimensions plus généreuses) devra être tout de même  fabriquée par les hommes de Chuck Comisky. En effet, le script annonce une séquence particulièrement impressionnante (justifiant pleinement l’ utilisation de la 3-d) où les bras recouverts de ventouses  du monstre viennent titiller le  pauvre spectateur! Pour parvenir à cet effet, de nombreux techniciens seront visiblement réquisitionnés comme semble l’ indiquer ce dessin schématique tiré des archives de PSE. Car c’ est bien sous la forme d’ une marionnette filmée devant un écran vert que le Capitaine Sink fera sa grande apparition à l’ écran!

Jaws ’81: les premices de Jaws 3-D (2/2)

Posted by | Posted in INFOS | Posted on 21-03-2011

Avec son étrange concept « mechanical people/ real sharks« , le retour du requin brulé du film de Szwarc, son utilisation abusive de Stock-shots issus des archives d’ Alan Landsburg et l’ arrivée de l’ « Electronic Compositing« , Jaws’ 81 a tout du projet bancal. Tellement bancal que Verna Fields (alors exécutive à Universal) contacte Joe Alves en octobre 81 pour lui faire part de ses craintes: »Oh, Jaws… What a mess. Please go over there and see what you can do to save the project. The studio’s not really interested but we don’ t want it to be a mess! »

Contrairement à ce qu’ on pourrait imaginer, Joe n’ était pas au courant de la mise en chantier d’ un troisième Jaws (rebaptisé depuis peu Jaws’ 82). Et l’ étonnement fut particulièrement grand quand il apprît que les droits appartenaient désormais à un producteur TV: « I was very surprised when I heard about it, but I wasn’t aware of it until 1981 because I was involved in making other movies. It was brought to my attention my Verna Fields« .

Verna Fields arrange donc immédiatement un rendez-vous à Los Angeles entre Alves et Landsburg. Au cours de l’ entretien, ce dernier propose au fidèle collaborateur de Steven Spielberg (alors âgé de 45 ans) d’ assurer la production. Mais c’ est le passage derrière la caméra qui semble avant tout l’ intéresser. Pour autant, Joe Alves n’ est pas prêt à à se soumettre à toutes les excentricités de son futur employeur. La questions des stock-footages et des marionnettes est même abordée: « I told Landsburg that I thought is was absolutely absurd and that we had to build a shark ». Alan Landsburg, sceptique quant aux capacités de Joe Alves à diriger une production de plusieurs millions de dollars (alors que Joe a dirigé la seconde équipe sur Jaws 2 pendant près de 100 jours…) , le convainc tout de même de travailler avec Richard Matheson (qui vient d’ achever une première version du script sans les fils Brody mais avec Mickey Rooney) le temps qu’ une décision soit prise. La suite, vous la connaissez…

Extended Scene: Calvin & Leonard Glass

Posted by | Posted in INFOS | Posted on 21-03-2011

« Romain, en regardant Les dents de la mer 3 lors de son dernier passage TV, j’ ai relevé un faux raccord plutôt embarrassant. Il se situe lors de la séquence où Leonard Glass donne à Calvin Bouchard un premier bilan de la fréquentation« . Tu as effectivement raison mon jeune ami. Dès le moment où Louis Gossett Jr sort du cadre, il se retrouve subitement à bord d’ un petit bateau… Mais inutile de chercher une quelconque explication scientifique ou d’ établir la moindre théorie fumeuse (la course  effectuée hors-champ, un grand classique)…

En fait, cette agréable petite scène  a tout simplement été raccourcie pour accélérer vaguement le rythme du film… Ces quelques secondes manquantes (que vous pouvez retrouver intactes dans le making-of Sharks don’t die de Mark Grossan) n’ ont malheureusement pas grand intérêt . Vous pourrez tout de même profiter à la fois de quelques images inédites de notre entrepreneur préféré se dirigeant vers son embarcation (réglant définitivement le problème de faux-raccord évoqué par notre lecteur) mais aussi d’ une nouvelle intervention de sa part au passage des skieuses nautiques (« You’ re Beautiful !« )… A réintégrer d’ urgence pour l’ Extended Cut du prochain Blu-ray

Jaws ’81: les premices de Jaws 3-D (1/2)

Posted by | Posted in INFOS | Posted on 19-03-2011

Comme vous le savez tous, c’ est en octobre 1980 que la pré-production d’ un troisième Jaws est lancée (on oublie volontiers la comédie avortée du National Lampoon). Sur la base d’ un traitement écrit par Guerdon Trueblood, le producteur de télévision  Alan Landsburg charge les gens de la société d’ effets spéciaux Private Stock Effects de travailler sur un concept jusqu’ alors inédit: « At the time of that first contact, the film was not being thought of as a 3-D project » raconte Chuck Comisky lors d’ une interview parue dans le magazine Cinéfantastique. « I was hired to build some miniature divers whose legs would kick and could be put in the water in Australia. The plan was to fill the figures with chum and get some Great White sharks to bite them on camera. The divers would be built at half scale, so a 15-foot shark would look like it was 30 feet long. The production company’s feeling was that because the mechanical shark had been such a headache on the first films, they’ d try mechanical people and real sharks. My feeling was that you’d have problems as far as the believability of mechanical people. »

Malgré quelques réticences, Comisky et son équipe  réalisent une douzaine de plongeurs miniatures mais réussissent à convaincre Landsburg de dépenser quelques dollars dans l’ expérimentation  d’ une toute nouvelle technique de composition par le biais de l’ électronique. Rapidement, PSE se lance dans le tournage d’ une séquence en vidéo d’ un plongeur (submergé dans une piscine) placé devant un écran vert. Pour mettre en boite ces images, une caméra modifiée mise à disposition par Universal (Image Vision) est utilisée. Sa particularité est d’ offrir une définition largement supérieur au format NTSC (655 lignes au lieu de 525) et de fonctionner en 24 images par seconde… Le résultat fut  ensuite envoyé au laboratoire Image Transform dont l’ équipement comprenait, entre autre, un Rank Cintel (appareil servant à réaliser des télécinémas) et l’ Ultimatte (outil pour créer des plans composites).

Au journaliste David J. Hogan, Chuck Comisky se confie: « We were able to do the compositing right on the spot. I played throwaway shots of Great Whites from the first Jaws film with the shots of the diver through the video monitor and previewed it immediately. The test looked very good. The production company wanted to use the green screen system for all the underwater shots… The only drawback to the system was that since it was only 655 lines, you didn’t have the resolution of 35mm film but experts assured us that film mattes could be pulled off green screen as easily as off blue. So we were covered in either case. We could composite electronically on the Ultimatte, or we could use a traditional optical printer. »  Le projet résolument novateur Jaws ’81 (nom choisi pour surfer sur la vague du film catastrophe) prend donc lentement forme et PSE décroche par la même occasion son premier gros contrat… Mais rien ne semble rassurer les gens d’ Universal.

 

73 bougies pour Carl Gottlieb

Posted by | Posted in INFOS | Posted on 16-03-2011

Du travail de Carl Gottlieb sur les films de Spielberg et Szwarc, on sait presque tout… L’ homme se montre généralement assez bavard quand il s’ agit de raconter son expérience sur la petite île de Martha’s Vineyard. Par contre, lorsqu’ il est question d’ apporter le moindre éclaircissement sur sa participation au troisième volet des aventures du requin Bruce, Gottlieb semble souffrir de graves problèmes de mémoire…

« I liked 2 better than 3-D, but that’s a long and complicated story of greed and intrigue and ambition… some of it mine! »

Espérons qu’ un jour toute la lumière sera faite sur le sujet (contexte, réécriture du script de Richard Matheson, influence de la 3D sur son écriture…). En attendant ce jour béni, souhaitons au réalisateur de Caveman un joyeux soixante-treizième anniversaire… Happy Birthday! Je profite un instant de cet énième article pour vous rassurer sur la santé de ce site. J’ ai effectivement un peu de difficultés à rentrer en contact avec les principaux responsables du film (et à dégoter de nouvelles pièces de collection) mais la passion reste intacte…

Des stock-shots de Jaws 3D dans Cruel Jaws

Posted by | Posted in DIVERS | Posted on 10-03-2011

Bien que je sois plutôt réceptif à la magie du cinéma bis transalpin, j’ ai toujours eu quelques difficultés avec le Fauci Crudeli du regretté Bruno Mattei pondu en 1995… Et ce, depuis mon premier visionnage en VHS au milieu des années 90 (VF/1.85 chez TF1 vidéo). Pourtant, l’ homme aux multiples pseudonymes (William Snyder pour celui-ci) coupables des Virus Cannibale (Hell of the Living-dead par chez vous), Robowar et autres rats de Manhattan (Rats) avait tout pour faire de cette histoire de requin tigre terrorisant la petite ville balnéaire de Hampton Bay un spectacle divertissant, généreux et éminemment sympathique. A la place, le pauvre spectateur a le droit à une oeuvre conceptuelle insaisissable, synthétisant les plus grands classiques du genre sur près de 90 minutes au mépris de la notion même de copyright! Composé d’ images tirées de l’ Ultimo Squalo de Enzo G.Castellari (1981) et du Sangue Negli Abissi (A.K.A Deep Blood) de Joe D’amato (1989), Cruel Jaws se paie même le luxe d’ utiliser des stocks shots des trois premiers Dents de la mer. Et quand Mattei décide enfin de mettre en route sa caméra, c’ est pour se la jouer Gus Van Sant

Il ne faudra donc pas s’ étonner de voir de nombreuses séquences de Jaws 3D intégrer le long-métrage de Bruno Mattei comme cette mémorable scène où Kelly et Sean en plein ébat sont surpris par Mike et Kathryn… Ou encore l’ un de mes moments préférés dans le film de Joe Alves: la ballade sur la plage (cliquez ici). Pour ce qui est des stock-shots, Mattei a délibérément choisi d’ en modifier le cadrage pour que leur provenance soit plus difficile à identifier. Rien que pour Jaws 3D, on reconnaitra sans problème les plans de la première apparition de Bruce III (neptune room), « The mouth« , les images Live du bébé requin, la cuisse de Lea Thompson croquée, les blessés du ponton, Kate attaquée lors de la capture nocturne, le requin de dos attaquant le sas, la dent coincée dans la porte et l’ explosion de la star du film!

Vous l’ aurez compris, Cruel Jaws (abusivement retitré Jaws 5 dans plusieurs pays) se doit de figurer dans toute collection qui se respecte. Non pas pour ses qualités artistiques (rares mais bel et bien existantes) mais plutôt pour son radicalisme et sa capacité à  bafouer les droits d’ auteurs sans jamais avoir été inquiété… Simplement fascinant. Je ne passerai pas non plus sous silence l’ utilisation abusive du main title de Star Wars à deux reprises. Jusqu’ au-boutiste le Bruno

Scène coupée: Mike Brody & Calvin Bouchard

Posted by | Posted in INFOS | Posted on 05-03-2011

La récente diffusion des Dents de la mer 3 sur NRJ12 (dans une version honteusement recadrée au sécateur) a eu un effet particulièrement positif sur la fréquentation de ce site. Les statistiques sont si impressionnants que j’ envisage même de faire de www.jaws-3d.com un site payant! Trêve de plaisanterie, concentrons nous un bref instant sur cette courte séquence tirée une fois de plus du making-of Sharks don’t die . Malheureusement absente du montage final, elle est censée se dérouler dans la salle de contrôle quelques secondes après l’ attaque de l’ Undersea Kingdom par le grand requin blanc. On y voit donc un Calvin Bouchard anxieux en pleine conversation avec l’ ingénieur Mike Brody au sujet des visiteurs piégés entre la section 4 et 5.

Calvin: « How long have they got? »

Mike: « Couple of hours depends how long the air holds up if they dont panic. I gotta go to work »

Dans la version que l’ on connait (par coeur pour la plupart d’ entre nous), il ne subsiste plus qu’ une poignée de seconde montrant Louis Gossett Jr seul et silencieux devant l’ immense baie vitrée, visiblement choqué par la gravité de la situation. Pourtant, le fait de signaler aux spectateurs que si le requin ne venait pas à bout des prisonniers alors l’ asphyxie pourrait éventuellement s’ en charger aurait donné encore plus d’ intensité à la dernière partie du film… Une sorte de course contre la montre dans la plus pure tradition du film catastrophe. Les exécutifs n’ auront pas vu les choses de cette façon…

Encart publicitaire (UK/1983)

Posted by | Posted in PRESSE, PROMO | Posted on 03-03-2011

Paru dans les pages du magazine anglais Screen International (pour l’ édition du 6 aout 1983), cet impressionnant encart publicitaire célèbre à sa manière le résultat des trois premiers jours d’ exploitation de Jaws 3D sur le territoire américain (avec faut-il le rappeler une combinaison de 1300 salles). Une façon d’ humilier la concurrence et de préparer le terrain pour la sortie du film de Joe Alves au Royaume-Uni alors prévue 4 mois plus tard. Quoi qu’ il en soit, ces résultats (qui plaça Jaws 3D à la tête du Box-Office un court instant devant l’ Episode VI) sont avant tout le fruit d’ une campagne promotionnelle agressive de la part d’ Universal (« can’t remember when I’ve seen a tremendous ad campaign like the studio put behind the opening of Jaws 3-D » déclara le journaliste BJ Franklin dans le même numéro) et de l’ attrait du public pour la 3D… Un succès que les mauvaises critiques ne pourront en aucun cas empêcher!