Jaws 3D par Romain Néophyte

Pas toujours facile de réussir à trouver des jeux complets (et en état) de photos d’exploitation. Encore plus difficile en ce qui concerne les Dents de la mer 3 qui se paie le luxe de posséder deux séries différentes. Sur votre droite, vous pouvez admirer le fantastique jeu de 6 photos série A distribué par CIC qui a servi à assurer la promotion du film de Joe alves dans la plupart des salles de cinéma de France. Ces clichés, qui proviennent directement de scènes conservées dans le long-métrage, sont plutôt communs et n’ont pas spécialement un fort potentiel commercial. On appréciera, cependant, la possibilité de voir les palmes de Shelby Overman et apprécier son corps affreusement gonflé (résultat de près de deux jours passés dans l’eau) . Le fan pourra aussi trouver de l’intérêt dans la photo de Mike et Kathryn qui nous confirme que ,contrairement à ce qu’on peut voir dans le film, la scène a été tournée de jour.

Le Ad slick (ou ad sheet) est une feuille distribuée aux exploitants, aux magazines et aux journaux locaux par le distributeur. Elle contient plusieurs visuels promotionnels de différentes tailles qui seront reproduits dans les programmes de cinéma et dans la presse. Généralement, les publicités sont composées d’une image et d’un espace vierge permettant d’y inscrire des renseignements (dates, horaires et prix) indispensables pour le spectateur potentiel.

Malheureusement incomplet (un coup de ciseaux dont je ne suis pas responsable) , ce Ad slick U.S nous offre 13 visuels soit presque autant de variations autour du travail de Gary Meyer. En vous attardant un peu sur cette photographie, vous remarquerez la présence systématique d’une modification artisanale de dernière minute dans les crédits (en bas à gauche) . En effet, on voit clairement qu’un collage a été effectué pour supprimer les avertissements PG qu’on retrouve sur le One-sheet… Le film n’ayant peut-être pas encore reçu sa classification au moment de l’impression de ce document.

« Romain, je t’écris tout d’abord pour te féliciter pour l’ensemble de ton site qui mériterait de devenir payant et surtout pour ton merveilleux article sur les disques vinyles de Jaws 3D . Je suis moi même un collectionneur mais je ne m’intéresse qu’au format cassette. En regardant attentivement les affiches du film, j’ai pu y lire la mention « soundtrack available on MCA records & tapes » . Pourrais-tu confirmer l’existence d’une cassettes audio de la bande-originale? »

Je peux même faire mieux. Je te présente le pressage US MCAC-6124 (à gauche). 7 titres sur la face A, 5 titres sur l’autre. Duplication de qualité pour un objet qui satisfera les plus exigeants d’entre nous. On regrettera cependant la disparition des biographies que l’on pouvait trouver sur les éditions vinyliques.

A droite, son homologue anglais, le bien nommé MCFC 3194. Pas de souci à l’horizon pour ce qui est de la qualité sonore. Dynamisme, précision, l’enregistrement  mettra à rude épreuve les enceintes de votre auto-radio. Pour autant l’expérience laissera le mélomane sur sa faim; la faute à la disparition de deux titres: SHARK CHASE AND DOLPHIN RESCUE et PHILIP’S DEMISE.

Difficile d’expliquer les raisons qui ont poussé MCA england à supprimer ces deux morceaux de bravoure… Encore un mystère que nous ne percerons que très difficilement.

Dans les prochains jours, je vous présenterai le LP japonais (une très belle pièce de collection) et bien évidemment le pressage CD limité à 3000 exemplaires sorti chez Intrada. Ce sera pour nous l’occasion d’en terminer (provisoirement) avec les différents formats de l’original Soundtrack de JAWS 3D.

On lui doit un bilan tout à fait honorable. Elle a mis fin aux jours d’un mérou, de Shelby Overman, Randy et son collègue, Philip Fitz Royce et Fred, blessé Kelly et 6 autres personnes en quelques secondes. Elle est responsable de la destruction d’une attraction sous-marine et maman d’un petit bébé requin qui ne survivra pas jusqu’ à la 4eme bobine. Elle s’appelle Bruce III, mesure plus de 10 mètres, a la capacité de nager en marche arrière, de grogner face à ses victimes et de se déplacer sans avoir à bouger la moindre nageoire. Elle est suffisamment intelligente pour faire disparaitre des preuves accablantes (le matelas pneumatique jaune) et suffisamment vicieuse pour jouer avec des skieuses nautiques.

Cette image nous montre Bruce III dans sa version mécanique. Sur les sources les plus lumineuses de cette photographie, on aperçoit le bras fixé sur des rails qui maintient le squale dont la construction, il faut le rappeler, a été supervisé par Roy Arbogast. Soulignons que ce cliché a aussi servi à illustrer la 4eme de couverture des dossiers de presse US et japonais qu’il me tarde de vous parler.

Le stun-stick est un bâton qui envoie des impulsions électriques. Il n’apparait que dans la scène où Philip FitzRoyce cherche à piéger le requin dans la pompe de filtration. Sur cette image anaglyphe, c’est le personnage de Kathryn Morgan qui en est équipée. Il y a peut être une confusion de la part des dessinateurs avec la scène de capture nocturne où Bess Armstrong est armée d’une seringue rallongée.

Alan Parker encore une fois à l’honneur avec cet article sur les 12 perles qui composent la bande originale de JAWS 3D. Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer les versions de ces morceaux ne sont pas identiques à ceux que l’on peut entendre pendant le film. Il faut savoir que suite à un remontage de dernière minute, Alan parker a du ré-orchestrer 35 minutes. Le disque peut aussi bien contenir l’ enregistrement effectué avant cette modification qu’ un ré-arrangement spécialement crée pour le LP à l’instar de la 1ere BO de JAWS. Les liner-notes de l’édition CD ne répondent pas à ces questions.

1) JAWS 3-D MAIN TITLE: la musique est plus ou moins identique à ce qu’on entend pendant l’intro du film de Joe Alves. Il manque cependant toute  la partie où la tête de mérou flotte dans un nuage de sang.

2) KAY AND MIKE’ S LOVE THEME: Une version dominée par les instruments à cordes et la flute. La version cinéma contient du piano.

3) PANIC AT SEA WORLD: Basé sur le Shark Theme, cette piste contient de la musique absente du film mais aussi des passages tirés de la scène où Bruce III fait son apparition dans la neptune room et celle de l’attaque du tunnel sous-marin.

4) UNDERWATER KINGDOM AND SHARK CHASE: On retrouve ce morceau dans la scène où Mike et Kathryn sont à la recherche d’ Overman à bord du sous-marin jaune. Il apparait ici dans une version moins excitante qui joue beaucoup moins la carte du suspense.

5) SHARK CHASE AND DOLPHIN RESCUE: La version album abandonne le shark theme au milieu du morceau.

6) SAVED BY THE DOLPHINS: Pratiquement identique (à part une petite section à la fin) à la version cinéma.

7) THE SHARK’S GONNA HIT US: Le titre est tiré d’une réplique coupée de Calvin Bouchard juste avant que le requin pénètre la salle de contrôle. Toute la musique de cette séquence où Bruce III s’approche dangereusement de la vitre (au ralenti) a disparu. Le reste est identique.

8 ) IT’S ALIVE/ SEA WORLD OPENING DAY/ SILVER BULLET: Compilation des principaux thèmes musicaux du film avec quelques arrangements.

9) OVERMAN’S LAST DIVE: Totalement différente du film. Le Shark Theme apparait alors qu’il est complètement absent du long-métrage.

10) PHILIP’S DEMISE: Le gros changement est la disparition du thème triomphant qui retentit quand le requin en a fini avec le 16eme comte d’ Haddonfield.

11) NIGHT CAPTURE: Version plus longue et peut-être même meilleur.

12) JAWS 3-D END TITLES: identique (une fois n’est pas coutume) … Cette piste a servi pour un projet de chanson écrite par Steve Thompson.

Si vous souhaitez les écouter de façon chronologique et revivre la magie du film: 1–9–2–4–5–11–8–3–10–6–7–12

On termine avec la liste des musiques complètement absentes de l’album:

-les pulsations pendant l’apparition du logo Universal que l’on entend un peu plus tard pendant la mort du bébé requin/ les skieurs qui chutent à cause de Kelly et la scène de suspense qui suit/ le requin qui entre par la porte principale/ Kathryn qui joue à l’amazone avec Shamu/ la musique dans la neptune room/ Kathryn qui entraine les dauphins et première apparition de FitzRoyce/Kathryn et la découverte du corps d’overman dans la salle d’autopsie/ Première apparition de la mère/ l’attaque des skieurs nautiques/ l’attaque de Kelly et certainement d’autres petits bouts… A quand le 45 tours des chansons Country qu’on entend pendant les numéros de danse et le spectacle comique ?

Cette article a été rédigé grâce aux activistes de FilmScoreMonthly.

Mais quels sont les liens qui unissent Jack Tate (P.H Moriarty) et Philip Fitz Royce? Une chose est sûre, l’assistant du grand aventurier des fonds marins porte la moustache avec la même élégance qu’un Freddy Mercury, si vous voyez ce que je veux dire…  Les deux hommes ont voyagé aux quatre coins du globe (souvenez-vous l’ Australie) , arpentant les mers et les océans dans le but d’offrir au reste de l’ humanité  les plus belles images du monde aquatique. De ces périples est né une amitié solide et virile, un respect mutuel, une confiance absolue et peut être un amour impossible. A la mort de Philip dans la pompe de filtration, Jack laisse exploser sa tristesse… « gov’nor… gov’nor… » Rien ne sera plus jamais comme avant…

Le personnage de Jack Tate ne figurait pas dans les premiers scripts du film. Philip Hutton (rebaptisé FitzRoyce) était alors accompagné d’une équipe technique composée de Ike et Shelly . Aucun de ces deux personnages n’avait la profondeur et l’ambiguïté de notre British sidekick adoré…

La photographie utilisée pour illustrer cette carte nous montre un Jack dans une configuration inédite béret + tee-shirt sans manche. Pour l’instant, je n’ai aucune information sur ce cliché promo qui m’intrigue autant que vous. C’est triste mais c’est comme ça…

L’image 3D de cette huitième Trading-cards Topps nous invite à revivre la scène où Cindy et Sandy sauvent Mike et Kathryn d’une mort certaine ou plutôt d’ une morsure douloureuse puisqu’on a encore affaire au bébé requin. Un bébé requin qui n’hésite pas à en faire des tonnes pour impressionner le spectateur…

Même le plus farouche adversaire du troisième volet des Dents de la mer ne peut que se rendre à l’évidence: le score composé par Alan Parker est d’une grande qualité et d’une rare efficacité. Tout le talent de ce jeune compositeur anglais (39 ans à l’époque) est d’avoir su s’éloigner du travail effectué sur les précédents Jaws par John Williams soit des thèmes musicaux accrocheurs, émouvants et parfois inquiétants qu’on retrouve dans des versions ré-orchestré sur ces LP’s sortis chez MCA records en 1983. Il existe plusieurs vinyles de l’OST de JAWS 3D et comme les différences entre les pressages allemand, américain et anglais sont minimes, j’ai décidé de les traiter dans un seul et même article.

Chaque 33 tours comporte 12 titres (7 sur la face A et 5 sur la face B) enregistrés au ANGEL STUDIO à Londres et produits par Graham Walker. Inutile de vous donner la liste des morceaux puisque ceux-ci auront droit à un article dans les semaines à venir (j’en vois qui trépigne d’impatience) …Comme vous pouvez le remarquer sur la photo, le visuel de ce disque n’ utilise pas la magnifique peinture de Gary Meyer mais une copie réalisée par un anonyme. Difficile à comprendre les raisons qui ont poussé MCA records à prendre cette décision; le dessin étant objectivement moins réussi.

A gauche, je vous présente la référence 205 763. Ce pressage Allemand (fabriqué en RFA) a été distribué dans de nombreux pays européens. C’est pour cette raison qu’on retrouve des informations rédigées en anglais et français au verso. Du français encore à l’honneur puisque sur le rond central du vinyle, on peut lire: Bande originale du film « jaws 3-d ». Au centre, vous pouvez apprécier cet exemplaire Promo du MCA 6124. Ce pressage américain, assez facile à se procurer, a longtemps été le Master de la plupart des Bootlegs antérieurs à la sortie du CD Intrada. Finalement, à droite, le LP anglais MCF-3194 dont la grosse particularité est de s’être vu retirer les avertissements de classification PG dans les crédits à l’arrière de la pochette. D’autres différences peuvent être soulignées mais rien de particulièrement important. Je vous passe une photo des 3 références histoire que personne ne soit en mesure de douter qu’il s’agit bien de trois pressages différents.

Sur ce qu’on appelle communément le Back Cover , on retrouve (outre le track list et les crédits) des biographies de Alan Parker et Graham Walker et deux photos de presse. Les quelques lignes sur les responsables de cet album n’offrent malheureusement aucune information sur l’enregistrement et se concentrent sur leurs carrières respectives. On aurait apprécié quelques mots sur les sessions et il faudra attendre la sortie du CD en 2007 pour en apprendre un peu plus…

Kelly Ann Bukowski fait partie de l’ équipe des skieurs nautiques du parc d’attraction Sea World en Floride. A l’instar de Sean Brody, elle est particulièrement douée au Stand-off qu’elle considère avant tout comme un jeu d’équilibre. Elle a aussi été engagée en tant que danseuse pour quelques représentations comme on peut le voir dans une des scènes du film.

Ce personnage attachant interprété par la très agréable Lea Thompson (Howard the Duck, back to the future) était légèrement différent dans les premières versions du script, Kelly était une jolie blonde sur le point de se marier avec un texan et qui, contre toute attente, remet en cause ses projets pour le jeune fils Brody. Matheson et Kane avait fait un gros travail d’écriture dont il ne reste plus grand chose dans la version finale du film. Kelly devait même périr à la suite de l’attaque de requin ce qui avouons-le aurait été plus intéressant.

Bien que Lea Thompson soit complètement sous le charme de John Putch dans le long-métrage, c’est de Dennis Quaid qu’elle tomba amoureuse pendant le tournage. Ils se fianceront et resteront ensemble pendant 3 ans…

L’image anaglyphe à l’arrière de la trading-card représente l’attaque du bébé requin à proximité du galion espagnole. Contrairement au film, Mike, excessivement prudent, est armé d’un harpon. Sans squale à l’horizon, on se demande bien pourquoi…

« La tercera dimension es terror » nous dit l’affiche de Jaws 3D -EL GRAN TIBURON reproduite sous forme de carte à collectionner pour le compte de la compagnie Super exito. Cette société espagnole est dans le domaine des trading-cards un poids lourd au même titre que Topps pour le marché américain et Panini en France. On leur doit, dans les années 80, des albums entiers consacrés à Star Wars , aux chanteurs pop et autres stars de cinéma. La carte à notre gauche devait certainement appartenir à la collection « LES 50 PLUS GRANDS FILM DE L’ HISTOIRE DU CINEMA » (enfin, espérons-le) . Aussi étrange que cela puisse paraitre , le verso nous offre un petit résumé rédigé en espagnole et découpé en deux parties dont on a attribué deux numéros: le 38 et le 39. Difficile à comprendre les avantages et l’intérêt d’une telle numérotation. Je vous offre une petite photo pour que vous puissiez apporter une explication logique à tout cela.

Autre étrangeté en ce qui concerne le titre du film. En effet, Jaws 1er du nom est sorti en 1975 en Espagne sous le titre de Tiburon. Sa suite ,projetée sur les écrans trois ans plus tard (le 16 novembre) sera exploitée sous le titre fort original  de Tiburon 2. Contre toute attente,le troisième volet de la saga débarquera dans les salles obscures espagnoles dès 1981… En effet, L’ultimo squalo (la mort au large chez nous) du désormais hype Castellari sera honteusement rebaptisé Tiburon 3 par des distributeurs peu scrupuleux causant irrémédiablement du tort à notre Dents de la mer 3 dont la sortie n’aura lieu que deux années plus tard.

Le film de Joe Alves devient donc, dans un premier temps, El Gran Tiburon au grand désarroi d’ Universal… Je reviendrai sur cette histoire (qui se termine bien, rassurez-vous) à l’occasion d’un article sur les affiches et lobby cards from Spain.

Le plus jeune des fils Brody est un solide gaillard très sympathique aux goûts vestimentaires douteux.Sa corpulence, son équilibre et sa technique du « coup tordu » en font un excellent joueur de Stand-off. Il est par contre moins performant sur les bancs de la fac (au Colorado) si on en juge ses résultats scolaires.

Sean souffre d’ hydrophobie depuis qu’il a vécu les évènements illustrés dans Jaws II (y a de quoi être traumatisé à vie de voir une fille se faire avaler vivante devant vous par un requin déchainé) mais la perspective de sortir son membre dans l’eau du lagon du Sea World lui fait complètement oublier ce genre de détails… John Putch incarne avec conviction ce petit frère candide qu’on rêverait tous d’avoir. Malheureusement pour nous, le réalisateur n’a pas jugé bon de lui offrir plus de temps de présence à l’écran (c’est bien simple, personne ne sait ce qu’il lui arrive entre le petit déjeuner de vendredi matin et les bouées tamponneuses du samedi) . Prions donc pour qu’un jour toute la lumière soit faite autour de son personnage.

Au verso de la trading-card, le Venture 1 en relief !!! Quel plaisir de contempler les formes élégantes de ce pure chef d’oeuvre qui permet à Kathryn et Mike de faciliter les recherches  autour des restes  d’ Overmann dans les profondeurs de ce lagon à priori paisible. En ce qui concerne les deux gamins au premier plan, rien à dire. Ils ne figurent pas dans le film et c’est tant mieux…