Jaws 3D par Romain Néophyte

Non, je n’ai pas choisi de vous parler de ce numéro 41 pour coller de plus près à l’actualité. Si j’ai choisi de traiter ce magazine, c’est qu’on y trouve une interview intéressante de Joe Dante à propos de sa carrière et, bien évidemment, de JAWS 3 PEOPLE 0. Ces propos ont été recueillis à Los Angeles par Randy & Jean-marc Lofficier:

E.F: qu’avez-vous fait ensuite ?

J.D: Je suis entré à l’ Universal. On m’avait proposé de réaliser JAWS 3, PEOPLE 0. Cette expérience, édifiante, m’a appris le mode de vie des gens à Hollywood. Ils signent des contrats pour des films qui ne se feront jamais. Je n’ai pas trouvé cela très drôle, mais plutôt frustrant et très ennuyeux. A l’Universal, on palabrait pendant des mois. On travaillait aux découpages, on faisait les repérages, on réfléchissait aux trucages, on parlait des rôles avec la distribution. Il s’agissait du film suivant de Bo Derek, celui qui vient après « 10 » dont la sortie est annoncée. L’équipe de production était quasiment prête à tourner et une somme considérable avait déjà été investie dans le projet. Je pense que le film, assez drôle, aurait fait de bonnes recettes. Mais la production n’était pas de cet avis et finalement ce film n’a jamais été réalisé.

Plus grand… Plus terrible…Plus excitant…

La tagline turque ne fait pas dans la demi-mesure, c’est le moins qu’on puisse dire! Bien qu’imprimée sur du papier journal de médiocre qualité, cette affiche grand format à su, après plus de 25 ans, conserver ses magnifiques couleurs pour le plus grand plaisir de tous. Un bien bel objet promotionnel qui prend, néanmoins, quelques libertés vis à vis de la plupart des modèles en supprimant la majeure partie des crédits. L’apparition du logo Ozenfilm (distributeur turque de films étrangers) ,en bas à droite, apporte  le nécessaire pour créer le dépaysement que l’on est en droit d’attendre d’une affiche d’un pays eurasiatique. Nulle variante 3D à l’horizon, le film n’ayant jamais été, selon moi, projeté de cette façon.

Les plus vieux d’entre vous ont eu l’occasion de les porter fièrement. Je veux parler de ces magnifique paires de lunettes 3D polarisées fabriquée par VIVIdepth et AHC dès 1982 afin de permettre à des millions d’américains de profiter des saisissants effets en relief de Jaws 3D lors de l’exploitation en salle. Des lunettes qui, malgré la présence d’informations en anglais et d’une publicité pour les studios Universal en Californie, seront distribuées, à l’identique, dans tous les autres pays. Le collectionneur regrettera, donc, de ne pas avoir à courir après d’ exotiques lunettes estampillées Lo squalo 3D ou HAJEN 3D.

Dans les informations imprimées sur les branches, figure des avertissements certainement très utiles pour les moins futés d’entre nous: not for sunglass use et this side toward eyes.Il est étrange de constater que le requin placé entre les yeux ne ressemble en rien à celui qui a servi à la promotion du film  . Il est probable que la conception de ces lunettes soit antérieur à la création des premières affiches du film. A moins que ce soit une faute de goût de la part d’Universal.

Depuis que l’adresse du site est www.jaws-3d.com , je m’attends à recevoir la visite de lecteurs des 4 coins du globe. Des 25 visiteurs par jour, on va certainement passer à plusieurs millions et je me dois de satisfaire tout le monde. Aujourd’hui, j’ai décidé de mettre en valeur et flatter ce merveilleux peuple hollandais. Malheureusement pour vous, ma seule pièce de collection est un banal DVD zone 2-4 sorti pendant l’été 2001.

Mis à part le logo, aucune différence avec ce qui a été effectué dans les autres pays européens. Ah si… On a le petit symbole « à déconseiller aux moins de 16 ans » qui ne manquera pas de faire sourire les plus endurcis d’entre vous. Niveau disque, point d’ exotisme. Une version originale en 2.0 et aucune piste doublée. Intéressant… Je vais mener mon enquête histoire de vérifier si il existe une version où on entendrait Louis Gossett Jr s’exprimer en hollandais (oh dieu, que c’est intriguant, j’en suis tout excité ! ) . Pour ce qui est de l’interactivité, circulez, il n’y a rien à voir… 3 bandes annonces et basta.  Pas grand chose à se mettre sous la dent… (« de la mer » serais-je tenté d’ajouter afin de respecter le quota de mauvaises blagues)

Pensez à mettre à jour vos favoris et vos flux RSS et répandez rapidement la bonne nouvelle!!! JAWS-3D.COM est désormais en ligne !!! Merci à Jérome de Forgotten silver pour le visuel HD de la page d’accueil et à Toma (la tomate) pour toute la partie technique!

Tiens, quel étrange objet! Serait-ce un Laserdisc ? La bande-originale d’ Alan Parker en vinyle? Une cartouche de jeu pour une obscure console de salon? Pas du tout, les amis. Nous sommes devant un C.E.D (capacitance electronic disc system) sorti sur le continent américain au mois de décembre 83 chez MCA HOME VIDEO. Un quoi? Jamais entendu parler… Le C.E.D est un format vidéo né officiellement en mars 1981 (après quand même dix-sept  ans de développement). Inconnu par chez nous, ce vidéodisc est, pour faire court, une sorte de vinyle stocké dans un boitier en plastique que l’on place dans un lecteur prévu pour l’occasion. Ce dernier transforme les informations contenues dans le sillon en signal vidéo. Ca peut paraitre un peu trop « science-fiction » mais le procédé fonctionne vraiment. Avec près de 1700 titres produits en 5 ans, il était hautement probable de trouver Jaws 3 au catalogue. D’après les quelques  informations distillées sur le net (et sans prendre la peine de le tester), on peut considérer que la qualité de la copie du film qui a détruit la carrière de Carl Gottlieb se situe entre une VHS et un LD. On sait aussi que la bande son est en stéréo et que le ratio d’image est de 1.33 (puisque le premier WIDESCREEN n’arrive qu’en 84) .

En ce qui concerne le recto, bouleversement en vue!!! Notre texte Universal officiel laisse place à une très agréable version customisée qui offre aux clients potentiels des informations complémentaires et des arguments commerciaux imparables…   Jaws 3 was shot on location at the real Sea World, and features performances by that famous center’s three biggest stars, Shamu, Namu and Kandu, the legendary team of trainted whales. Une bien belle pièce de collection qui,  théoriquement, n’a qu’une durée de vie de 500 visionnages… Trop peu pour des fans comme nous… Conscient que mon article laisse les amoureux de la technique sur leurs faims, je vous invite à visiter cet excellent site entièrement consacré au bébé de MCA: CED MAGIC

J’ai toujours détesté LES DENTS DE LA MER, la revanche. Depuis le jour où j’ai introduit la VHS locative dans mon magnétoscope, je voue une haine farouche envers le long-métrage de JOSEPH SARGENT. Je pourrai faire abstraction des nombreux défauts de ce quatrième opus si le scénariste Michael De Guzman (et certainement Universal) n’avait pas pris la décision de nier, tout simplement, les évènements de Jaws 3D…Cet aspect négationniste enlève tout le capital sympathie que ce nanar pourrait avoir. Tout ça pour dire que depuis quelques heures, je suis l’ honteux propriétaire d’une copie VHS de Bruce IV aux Bahamas… La faute à qui? A UNIVERSAL et son coffret Collector VHS sorti en 2000  regroupant pour la 1ere fois en France LES DENTS DE LA MER deuxième partie, LES DENTS DE LA MER 3 et -snif- LES DENTS DE LA MER, LA REVANCHE. dans des copies aux formats respectés. La qualité est au rendez-vous (enfin, pour une K7 vidéo) mais un effort aurait pu être, tout de même, fourni en ce qui concerne le packaging faussement classe pondu par le distributeur. Pour ceux que ça intéresse (et ils sont nombreux), le générique de JAWS 3 est encore une fois la version dite-alternative que l’on avait pu découvrir sur la VHS CIC…

Sitges est une petite ville espagnole qui oeuvre pour la reconnaissance du cinéma fantastique depuis plus de 40 ans. Lors du 16eme festival international (qui se déroula du 1er au 8 octobre 1983) , Jaws 3D fut intégré à la programmation mais hors-compétition bien évidemment . La sélection comprenait des désormais classiques de l’horreur et de la science-fiction tels Alone in the dark et X-TRO mais aucun n’aurait pu résister au rouleau compresseur de Joe alves… De toutes façons, cette année là, le jury avait de la merde plein les yeux puisque c’est Luc Besson et son dernier combat qui avait remporté le prix du meilleur film et du meilleur réalisateur… Dans le public, visiblement, même liqueur sous les paupières… Robert Schlockoff écrit dans le numéro 40 (décembre 83) de l’ écran fantastique:

Les huées finales furent réservées à JAWS 3-D, le scandale de l’année, qui malgré le relief et les moyens mis en oeuvre réussit l’exploit d’être inférieur à Piranhas 2 et autre Killer Shark. L’ impression ressentie tout au long de la projection est celle d’assister à un documentaire vaguement « catastrophe » autour d’un luna-park sous-marin infesté de jeunes gens beaux et bien bronzés. En dépit de deux ou trois crimes bien peu mouvementés et de quelques effets de relief saisissants (dont un générique qui vient donner des coups de dents aux spectateurs !), il semble bien s’agir là d’une escroquerie pure et simple concoctée par des requins de producteurs voulant exploiter sans idées aucune les précédents épisodes signés SPIELBERG et SWARC.

Afin de compléter l’article sur le dossier de presse CIC vidéo paru hier soir, voici enfin quelques images sur les désormais célèbres références VHR et BHR 1103. Ces deux « vidéotapes from UK  » sont sorties le 31 aout 1984 et mise à part un changement de lettre sur la tranche (un V pour la VHS et un B pour la Betamax) et un code de couleurs , rien ne peut les différencier. Je ne vous apprendrai rien en vous signalant que le texte au verso est identique à celui qu’on pourrait lire à l’arrière d’ une VHS italienne ou sur le back cover d’ un LASERDISC américain. On connait tous, désormais, le principe du copier/coller chez Universal et CIC vidéo. En ce qui concerne la copie VHS PAL, elle contient deux bandes-annonces en avant programme: Les rues de feu (de Walter hill) et Airwolf (le pilote de la série tv) .

Le film est toujours en 1.33 pan & scanné (sauf le générique en scope) et d’une qualité semblable à la version NTSC sortie en 83 sur le territoire nord-américain. N’ayant pas de lecteur BETA, je suis dans l’incapacité de vous offrir une review complète de la référence BHR 1103. D’après ce qu’on sait sur ce format, l’image devrait être supérieure à celle de la VHS mais le son serait moins convaincant… Si jamais je tombe sur un paléontologue de la vidéo, je vous promets de vérifier tout ça…

Laurent Bouzereau est bien gentil. Le monsieur est doué, ses documentaires passionnants mais on l’a pas beaucoup vu au travail en ce qui concerne Jaws 3D… Du coup, on est obligé de se retourner vers l’édition DVD du film de Jeannot Szwarc si on veut entendre quelques mots à propos de ce que vous savez… Les plus distraits d’entre vous ont certainement oublié cette séquence issue de making-of Jaws 2, alors (sans bafouer les lois du copyright) j’y remédie.

David Brown: David Zanuck et moi même étions tellement fous de JAWS 2 qu’on a eu une idée pour JAWS 3. L’idée qu’on avait pour JAWS 3 etait: JAWS 3 PEOPLE 0 et ça allait être une parodie de JAWS 2 et JAWS.

David Zanuck: On voulait faire une parodie. On a a pensé que c’était le seul moyen d’en faire un troisième… En faisant une parodie et non plus un film d’horreur.

David Brown: La réaction chez UNIVERSAL a été « vous causez votre perte, vous ne pouvez pas faire ça!  » . On aurait du causer notre propre perte. Ca aurait été un film d’or et peut être de platine.

On va être obligé dans les prochaines semaines d’aborder ce douloureux sujet qu’est le projet JAWS 3 PEOPLE 0… Désolé d’avance.