Jaws 3D par Romain Néophyte

Le tournage de JAWS 3-D n’ayant pas engendré de troisième Jaws Log, il est par conséquent assez difficile pour le fan d’ établir une chronologie des évènements. Pour tenter d’y voir plus clair, les curieux peuvent toujours se mettre à la recherche de journaux locaux d’époque qui peuvent apporter des pièces importantes à cet immense puzzle. En témoigne cette coupure presse datée du 8 novembre 1982 qui revient sur un petit problème de santé rencontré par  Louis Gossett Jr plus tôt dans la journée. Ces soucis -des douleurs à la poitrine et à l’estomac- ne l’auront éloigné des plateaux que pour quelques heures… La dépêche est aussi intéressante parce qu’elle laisse au producteur  Rupert Hitzig le soin de s’exprimer. Et dieu sait que la parole d’un membre de la Jaws 3D Crew est précieuse! Je termine en vous laissant l’occasion de survoler d’autres articles racontant plus ou moins la même chose. Je suis conscient que la multiplication des sources n’apporte rien de particulier mais je sais  que la plupart d’entre vous adorent ce genre d’initiatives!

Il est très justement surnommé The Wizard of Stereoscopy ou encore Mr 3D et le moins qu’on puisse dire c’est que ce vétéran du Vietnam n’a jamais démérité de tels titres honorifiques. Réalisateur, caméraman et écrivain/historien, Daniel Symmes possede sa propre entreprise DIMENSION 3 et a, par la force des choses, participé a de nombreux classiques du cinéma 3D. Sa carrière, il la débute à travers le Soft-Porn The Stewardesses en 1969 (dont le DVD devrait rejoindre toute collection qui se respecte soit dit en passant) puis enchaine avec ce qui reste l’un des moments les plus importants de sa vie: la ressortie en salles de House of Wax en 1971 et sa collaboration avec le réalisateur André de Toth. On le retrouve ensuite aux génériques de nombreux long-métrages comme International Stewardesses, A.P.E (en France: King-Kong revient) ou encore Spacehunter. Plus récemment, on a pu profiter de son travail sur le remake 3D de Night of the Living-Dead… Depuis près de 40 ans, Daniel Symmes consacre sa vie à sa passion alors quand il s’agit de prendre 5 petites minutes de son temps pour répondre à quelques questions à propos des tests de Dimension 3 effectués pour Jaws 3D l’homme répond évidemment présent!

 « I will NOT tell how Alves coerced Bruce to roar! » annonce d’emblée The Wizard.

When were you approached by Universal for Jaws 3d?
I don’t recall the date, though I’d have that SOMEWHERE in my records. Maybe MAY ’82?
There was a 3D bakeoff between 3D systems and I won.
You made tests with the Dimension 3 system in Florida in 82 for this movie. Do you remember the shooting? What particular scenes were being shot? Were you already working from a script?
The film we did was from scenes from the script, but with extra talent playing the parts. The purpose of the film was to prove to Universal the Landsburg/Alves team could do it. It was all exterior at Seaworld (though we did a shot through a viewing window at the sharks).

Were there already discussions about shooting with blue screens and miniatures?
Not with me. That was to be handled by other parties (which I knew).
Sadly, the live action in the film is a total mismatch to the motion control shots.
In a 1983 Cinefantastique issue, you’re stating that according to Comandini (from Universal), the Dimension 3 system was a better system than the one that was ultimately used, the Arriflex system. What are your thoughts about the quality of the 3d in the movie, and do you regret that your system wasn’t used?
ANYBODY with film experience can spot the poor image quality (including chromatic aberration). That was made worse by lazy/improper lighting.
Why does the shark growl underwater?
Because it CAN? Because spaceships MUST make a sound? Seriously: management at Universal.

Si le procédé Dimension 3 n’a finalement pas été utilisé pour le tournage de Jaws 3D, c’est avant tout à propos d’ une sombre histoire de lentilles comme le raconte si bien Symmes dans un numéro du magazine  Cinéfantastique datant de 1983. Dimension 3 était alors dans l’incapacité financière de fournir suffisamment de lentilles à Universal . La célèbre firme pris donc la décision de rompre immédiatement toute collaboration avec Daniel Symms et son équipe pour cette seule et unique raison. Comme le souligne le principal intéressé, un simple contrat aurait permis à Dimension 3 de fabriquer le matériel nécessaire…

Je tiens à remercier The Wizard pour l’interview et sa disponibilité.

La grande majorité d’entre nous ne connait que cette seule version 2D du générique de Jaws troisième du nom. Depuis près d’une vingtaine d’années, ce eye-popping title aux chiffres romains se retrouve de façon presque systèmatique sur  nos copies vidéos et sur celles destinées à la télévision. Même les pays européens ont progressivement abandonné leurs exotiques LO SQUALO 3, DER WEISSE HAI 3 et autres DENTS DE LA MER 3 pour ce dernier. Mais pour le fan un seul logo ne trouve grâce à ses yeux: l’original.

Déjà responsable des génériques de Friday the 13th part 3, The Man who wasn’t There et de Metalstorm, Celestial Mechanix (une société appartenant à Bob Benderson) se retrouve chargé d’offrir aux spectateurs de quoi les faire bondir de leurs fauteuils! « The first element is to get a very good piece of artwork, like our artists Jay Allen and Laurie Schweitzer created » se confie le vice-président Sean Phillips au magazine Cinefantastique au milieu de l’année 83. »We bottomlit the artwork and shot it on an animation stand. To produce a streak we moved it during each exposure, which creates an illusion of blurring. »  Cette animation a ensuite été composée avec des images sous-marines par Mark Sawicki. Si l’effet relief est particulièrement saisissant c’est avant tout grâce à sa relative simplicité: « Starting from behind the screen, reaching the point of the screen and then going out closer to the audience is a lot harder to do. We find you get more of an illusion off the screen if you avoid depht cues behind the screen at the same time. It’s easier to bring it off the screen if you start with the converged screen reference, rather than trying to do everything at once.  » ajoute Phillips.

Pour parvenir à un tel résultat d’autres éléments étaient à prendre en considération: « Type is so abstract, that your eye doesn’t automatically size in up. Mixing elements behind and in front of the screen plane in the same shot can create a bit of ambiguity You’re always walking between having the type collapse back, and really jump out at you. » . Le fond se révèle aussi être un élément primordial: « You need a strong reference, something your eye can compare the type to. If it’s against anything that is too much of a void- a solid color or something washed out- it will tend to collapse the image. » . Même le graphisme 3D du lettrage (assez proche du travail accompli sur le troisième Friday the 13th) contribue grandement au résultat final: « It’s important to constantly reinforce your depht cues going back to the screen. On Jaws 3D, the final credits are just as displaced as the main titles, but you are not aware of it because they don’t actually shoot out at you.« .

Si il y a bien quelque chose qui ne risque pas de sauter au visage du pauvre spectateur, c’est bien cet horrible logo réservé avant tout à la télévision américaine. La copie du film est, même en dehors du générique, proprement hallucinante et mériterait, soit dit en passant, un article complet sur ce site…

L’acteur anglais P.H Moriarty fête, en ce samedi 27 février, ses 71 ans! Pour nous, il est avant tout cet énigmatique Jack Tate des Dents de la mer 3 soit le sidekick ambigu de l’aventurier Philip Fitz Royce mais sa carrière ne se limite pas pour autant à ce seul personnage. On le retrouve aussi aux génériques (dans des rôles certes moins importants) de Quadrophenia (we are the Mods!!!) et Scum ou à celui du Patriot Games de Philip Noyce. Les fans de séries B l’auront, quant à eux, reconnu dans le Submerged d’ Anthony Hickox. Un authentique action-movie au casting 3 étoiles (Steven Seagal & Gary Daniels) soit dit en passant. Mais c’est surtout à la télévision (dans des programmes aussi prestigieux que Dune et The Nation’s Health) que cet ancien boxeur et docker aura su se faire un nom.

Quoi de mieux qu’un gâteau pour fêter dignement un anniversaire? Et inutile de passer commande puisque j’ai décidé de partager mon LO SQUALO 3 TUTTI FRUTTI avec la plupart d’entre vous! Je sais que ma générosité me perdra mais, bon,  que voulez-vous… Allez tous ensemble: Happy Birthday P.H! Pour ceux qui ne la supportait déjà plus, sachez que cette vague incessante d’anniversaires touche désormais à sa fin et que nous allons pouvoir enfin revenir à nos trading-cards, DVD et autres merveilles (dont le making-of Sharks don’t die d’où est tiré la photographie de notre moustachu préféré)…

Nous n’avons pas encore eu l’occasion de nous attarder sur cet horrible projet qui, à coup sûr, aurait détruit la carrière de Joe Dante! Alors profitons de cette petite période d’accalmie (pas d’intervention de John Putch en vue)  pour revenir sur ce Jaws 3 people 0 heureusement abandonné. C’est donc au duo Richard Zanuck/David Brown (producteurs des deux premiers films de la série) que l’on doit cette idée saugrenue d’ offrir une seconde suite aux Dents de la mer et d’en faire une parodie. Une parodie certainement motivée par la mise en chantier de AIRPLANE! ( y a t il un pilote dans l’avion) et le succès commercial du Animal House de John Landis soit dit en passant… Convaincus que le public américain se déplacerait pour voir un tel film, nos producteurs décident d’ engager le National Lampoon et son fondateur Matty Simmons. Dès le mois d’avril 1979, la presse s’empare de l’information.  Et même si tout cela reste assez vague, le projet semble être envisagé de façon plutôt sérieuse. Et ceci au grand dam de certains artisans responsables de Jaws et Jaws 2 qui se sentiront plus ou moins blessés par l’initiative (cf interview Joe Alves)

Rapidement, la pré-production se met en route. John Hugues et Todd Carroll sont engagés pour rédiger un scénario d’après un histoire de Simons, Joe Dante hérite de la réalisation et les principaux rôles sont offerts à  Rodger Bumpass, Stephen Furst, Mariette Hartley et Bo Derek . Soulignons aussi les cameos de Jonathan Winters, Hans Conreid, Mel Brooks, Mickey Rooney et Richard Dreyfuss. Pour achever le tout, une affiche particulièrement réussie est déjà dans les tiroirs d’ Universal et des tee-shirts Jaws Crew’79 sont imprimés.

Alors que les spécialistes des effets spéciaux s’activent sur le requin, la production est subitement annulée: « The studio had already spent $2.5 million on pre-production. It was a great script written by John Hughes and Todd Carroll based on a story I had written, it starred Richard Dreyfuss and a young woman named Bo Derek, who would have been fabulous, and Spielberg walked into [Universal chairman Sid] Sheinberg‘s office and said ‘you make this movie and I’m walking off the lot,’ because what happened is it made fun of the director. The movie was about making Jaws 3, and the shark kept attacking the director. One day he’d bite off the director’s toe and then his foot. Dick Zanuck and David Brown were executive producers and I was a producer on the movie, and they and I walked from Universal after that happened. » racontera plus tard Matty Simmons.

Joe Dante, dans une interview parue dans le livre Jaws Companion de Patrick Jankiewicz, déclarera que « National Lampoon and Zanuck & Brown disagreed over what kind of movie it should be. I was more or less stuck in the middle. I honestly don’t think it would have been a very good movie had i made it.« . Au sujet de la qualité du script, le réalisateur de Gremlins semble pourtant convaincu: « I liked it… It was written by Hugues et Carroll and there was some funny stuff in it, a really funny script, but the corporate take on the movie was pretty restrictive- i went to work and they handed me storyboards that were already drawn! »

Contrairement à ce que l’on peut croire, le projet Jaws 3 People 0 n’aura survécu que quelques mois (malgré les dires de Simmons) et pourtant il semble continuer à exercer un pouvoir de fascination particulièrement présent auprès de certains anti-Jaws 3D. Mais nous ne vous dévoilerons le principal mystère qui entoure le film que lors d’un prochain article sur les différentes versions du script.

Décidément 2010 est bel et bien l’année du premier contact! Contre toute attente, je vous invite à découvrir le talentueux spécialiste des effets-spéciaux Gene Rizzardi ! Solide artisan au CV particulièrement impressionnant (Army of Darkness, Titanic, Team America ou encore Scared to Death, Critters et la mini-série V) ,Gene fait partie des magiciens qui ont rendu possible Jaws 3D. Et c’est très gentiment qu’il a accepté de répondre à quelques questions concernant son travail sur le film de Joe Alves.

« Hello Romain, I guess with all these 3D Movies Jaws 3D is making a comeback? As to my role on this film, I spent the majority of my time making smaller shark heads for the miniature work. We made molds and fiberglass skeletons to put the shark skin on. We also molded the skin coverings in I believe a urethane material called Smooth-On. I also worked on an underwater miniature that was filmed in a motion control stage with a heavy smoke atmosphere. You could not see your hand in front of your face the smoke was so dense. But it gave a good underwater effect. »

Gene Rizzardi (à droite sur la photo) continue: « There is a time lapse film of the workshop where we animated the shark head around the various desks as we worked. I have no idea if this film exists but it was fun to watch. I don’t know if I have any photos available from this job. I remember working outdoors in a large plastic film covered structure to do the fiberglass work for the molds and it always seemed to be raining. »

Were you employed by Private Stock Effects during the shooting of the movie? « Yes I was an employee of Private Stock effects, we worked under Chuck Cominsky Visual Effects Producer , Our Model supervisor was Danielle Verse a very talented woman who handled this task very well.

Which submarines miniatures were you in charge of? I did not work on the Submarines, only the underwater landscapes, making structure and detail

Can you confirm that the shark you worked on is indeed the 1/7 ratio one? I believe that is the one, our Sharks werer used on stage only, no water. When we work in the shop you don’t always get to be on stage with the miniatures, since the deadlines are usually short you need to keep producing parts for the next shot.

In retrospect, what do you think of your work and the movie itself? I had a lot of fun working on this film, and to be part of the Jaws legacy is a blast. It takes a lot of talented individuals to make a film I was lucky to be part of the team.

I would think another Jaws movie could be made, but I would think it would have more CGI effects and everything would be bigger. I am for a more measured approach with Miniatures and a mechanical shark enhanced by CGI. Certainly the 3D would be better. »

Merci donc à Gene Rizzardi pour sa gentillesse, sa précieuse aide et pour tout le plaisir que son travail nous procure à chaque vision du film. N’hésitez pas à visiter le site internet consacré à son entreprise Modelwerkes.  De magnifiques images d’ Evil Dead III vous attendent. J’en profite pour m’excuser auprès des lecteurs non-anglicistes pour l’absence de traduction et pour féliciter mon ami Jude pour ses efforts.

En comparaison des deux premiers films de la saga, Jaws 3D est relativement court. Mais sa faible durée  (97 minutes) est à mettre avant tout sur le compte du procédé 3D qui, dans les années 80, demandait aux spectateurs un effort particulier et occasionnait la plupart du temps une fatigue visuelle assez prononcée. Aucun réalisateur ne pouvait donc se permettre les extravagances d’un Avatar (2H41 quand même). C’est certainement pour cette raison que Jaws 3D semble ne pas vouloir s’attarder sur certains pans de l’histoire… La love story entre Sean Brody et Kelly Ann Bukowski méritait donc mieux que cette fin abrupte aux portes de l’ambulance. Soit un bref échange entre les frères Brody (Sean: « i’m gonna go with kelly« /Mike:« I think you should« ) , une main sur l’épaule en guise de réconfort et une belle occasion de perdue de faire monter les larmes aux shippers que nous sommes…Mais depuis quelques jours et grâce aux propos de John Putch (que je vous invite à relire), nous savons qu’une scène se déroulant dans le véhicule a bel et bien été tournée.

Vous souhaitiez une preuve matérielle? Remerciez donc le désormais réalisateur John Putch pour cette magnifique photographie qui pourrait très bien se passer de tout commentaire. Un cliché promo inédit qui rassurera les fans de Lea Thompson quant à l’état de santé de la charmante Kelly qui, rappelons-le, périssait  dans les premières versions du script! Pour terminer, je vous convie à visiter le très complet site internet de la société de production de John Putch (dont le dernier film American Pie Book of Love est à présent disponible sur le Xbox Live en VOD).

Ce n’est pas la première fois que cette image stéréoscopique tirée d’un des trois disques Viewmaster apparait sur le site. Les fidèles avaient déjà eu  l’occasion d’en profiter lors d’un article consacré au neuer filmkurier de décembre 1983. Un article qui, malgré toute ma bonne volonté, n’avait pas réussi à faire la lumière sur le mystère entourant cette Walking the shark scene. Autant dire que nous allions encore pendant longtemps nous interroger sur les raisons de la présence de John Putch et Lea Thompson dans la Tank Room…

Dieu merci, le réalisateur de The Poseidon Adventure a décidé de mettre fin à une partie de nos élucubrations en nous donnant accès à cette superbe photographie directement issue de sa collection privée. On y voit Sean et Kelly apportant vraisemblablement une pizza et un pack de bières au reste de l’équipe et profitant du spectacle offert par ce bébé requin fraichement capturé… On peut légitiment douter que cette rencontre inopinée soit  perçue comme agréable par le plus jeune des fils Brody!

« Yes this scene is what set up me being afraid of the water and sharks. I had a flashback  and showed  how fucked up i was over what happened to me as a kid in the earlier Jaws films. »  raconte John Putch.

Et si ce face à face avec l’objet de son traumatisme affectait son  personnage pour le restant du film ? Car il faut bien admettre que Sean Brody semble particulièrement mal à l’aise (pour ne pas dire perturbé) le jour de l’inauguration de l’Undersea Kingdom . C’est en tout cas ce que je laisse sous-entendre à son interprète:

« I have no idea! Lol. But that sounds good. Maybe it was something like she was ending the relationship and i was pissed. There was a scene shot in the ambulance with Lea Thompson on the way to the hospital that was cut too. Wrapped up our storyline. » nous avoue-t-il.

Une scène coupée supplémentaire à l’intérieur de l’ambulance? On en rêvait sans trop y croire! Décidément l’année commence très fort…

Les quelques scènes coupées de Jaws 3D sont, comme vous le savez, totalement absentes des différentes éditions DVD. Alors quand le fan tombe sur du matériel qui n’apparait pas dans le film, il est soudain pris de vertige et de palpitations… La photographie sur notre gauche (qui est inversée à en croire la topographie des lieux) représente Mike et Sean à l’intérieur d’un des tunnel de l’ Undersea Kingdom. Elle n’est apparue, à ma connaissance, que dans les magnifiques pressbooks américain et japonais publiés respectivement en 1983 et 1984.

En se basant sur les vêtements que portent les deux frères, on peut facilement situer cette scène  le 1er jour  juste après l’arrivée de Sean dans le parc… Mais un tel cliché ne nous dit absolument pas si cette séquence a été tournée ou s’il ne s’agit que d’ un vulgaire promo-shot. Et bien c’est John Putch, lui même, qui met fin au mystère en déclarant à jaws-3d.com:

« Yes, that was cut from the movie. It’s probably in the shooting script if you ever find it online. I don’t remember what it exactly was about, but i think it was more exposition about the park and Quaid‘s job and my relationship as the rogue brother who needs a job. It also is the set up for later when shark passes by in the big finale. »

John Putch confirme donc l’existence de cette scène et nous fait surtout part d’ un élément important quant aux motivations de son personnage. En effet, le plus jeune des fils Brody est à la recherche d’un emploi! Cet élément de l’intrigue est déjà dans le revised first draft d’ aout 82. On pouvait y lire:

Sean: Got a job for me?

Mike: yeah, we’ll find something for you. Shoveling shark shit or something.

Notons aussi cette scène qui réunit Sean et Kelly:

Kelly: You gonna work at the Kingdom?

Sean: Depends on big brother.

Mais le dialogue qui conviendrait le mieux à cette photographie se retrouve dans le script peu de temps après la capture du bébé requin:

Sean: Mike, this is fantastic. I mean, you’re responsible for building all this. What a job you’ve done! Maybe i’ll quit school and come down here and work with you. Brody brothers construction. We’ve always wanted to do that together. Boat building.

Mike: It’s not that easy. Worked construction every summer to get through school. 3 years apprentice in the park’s engineering department, and 2 years to build all this. Finish school first, Sean. If you still want to work with me, we’ll have plenty of time.

Merci à John Putch pour la photographie. Et n’oubliez pas de visiter Putchfilms.

La plupart des gens qui ont eu l’occasion de voir Jaws 3D ne peuvent s’empêcher d’éprouver énormément de sympathie pour le cadet des fils Brody. Et même si on peut souligner la qualité du travail d’écriture du binôme Richard Matheson/Carl Gottlieb , il faut bien reconnaitre que la réussite d’un tel personnage est liée avant tout à la performance sans faille de son jeune interprète alors âgé de 21 ans…

Fils d’un propriétaire de théâtre et d’une célèbre actrice new-yorkaise, John Putch débute sérieusement sa carrière de comédien aux côtés de sa mère en 1981 à l’occasion d’un Angel Dusted propagandiste réalisé pour la télévision. La même année, c’est dans le rôle d’ un étudiant endoctriné qu’il réapparait pour le compte de la chaine ABC. Le téléfilm en question, The Wave, n’est autre que la version originale du thriller allemand de Dennis Gansel sorti sur nos écrans en 2009 sous le titre de La Vague.

Au cours des deux décennies qui suivront, John Putch va s’illustrer dans pas moins d’une soixantaine de films, côtoyant au générique la plupart des héros de la série B: Brad Dourif, Corbin Bernsen, Gary Daniels, Jeffrey Combs ou encore Michael Dudikoff … A cette liste, rajoutons les délicieuses scream queen que sont Heather Langenkamp et Amy Steel!

Mais c’est davantage en tant que  réalisateur/producteur que John Putch a su se faire une place dans l’industrie du cinéma. Depuis la seconde moitié des années 90, il enchaine les tournages sur le sol américain à un rythme frénétique comparable à celui pratiqué (à peu de chose près) par le Jesus Franco de la grande époque! A l’instar du prolifique réalisateur espagnole, Putch passe sans difficulté apparente d’un registre à un autre, dirigeant aussi bien Annabeth Gish (à jamais Monica Reyes d’ X-Files)  dans la comédie romantique Pursuit of Happiness que Dennis Hopper dans l’apocalyptique Tycus. Plus récemment, c’est aux commandes d’épisodes de My Name Is Earl, Scrubs ou encore Ugly Betty qu’il est apparu.

La carrière de metteur en scène de John Putch va certainement connaitre un véritable coup de fouet avec ce 7eme American Pie qui rencontre actuellement un jolie succès (en France, le film est la douzième meilleur vente DVD de la semaine) . Bien que je ne sois pas du tout réceptif à ce genre de film, j’ai tout de même décidé de me procurer un exemplaire afin de vous faire une chronique sérieuse et rigoureuse. On appelle ça du professionnalisme… Quoi qu’il en soit, par l’intermédiaire de sa société de production PUTCHFILMS, j’ai contacté le roi du Stand-off qui a accepté, à ma grande surprise, de répondre à quelques questions concernant Jaws 3D. Autant dire que depuis deux jours, je suis sur un petit nuage… Vous pourrez tout savoir de cet échange à l’occasion de prochains articles. Des articles abondamment illustrés par des photos tout droit sorties de la collection personnelle de JOHN PUTCH.