Jaws 3D par Romain Néophyte

Bien que la plupart des cinéphiles  ne jurent désormais plus que par le format Blu-ray et la haute-définition, laissez moi vous présenter ce coffret DVD zone 2 sorti l’année dernière et réservé, une fois de plus, au marché anglais. L’objet se présente sous la forme d’un seul et unique boitier amaray aux couleurs de Jaws The Revenge contenant 3 disques et recouvert d’un fourreau à l’aspect brillant. Bien évidemment, ces disques sont identiques à ceux que l’on accumule depuis 2001 que ce soit au niveau de l’ interactivité ou des copies exploitées. Inutile donc de repasser à la caisse sauf si, comme bon nombre d’entre nous, vous avez été diagnostiqué collectionneur compulsif. Mais pour un peu plus de 10 euros (sur la grande majorité des sites de ventes en ligne), il serait dommage de se priver de ce genre de pièce qui, à coup sûr, suscitera une vive émotion auprès de vos convives.

Soulignons (histoire d’être le plus complet possible) qu’aucun des bonus (plutôt nombreux pour ce qui est du film de Szwarc) n’est crédité au dos de la boite. Certainement pour masquer le peu de travail effectué autour du 3eme et 4eme volet…  Je termine cet article en précisant qu’il existe une petite variante de ce coffret avec quelques subtiles différences dont la présence du logo Universal sur la couverture et un sigle DVD centré. Rien de bien intéressant mais il faut bien remplir cette page… Tiens d’ailleurs je pourrais aussi vous parler de ce Louis Goussett Jr qu’on retrouve dans les crédits mais ça ne ferait rire que moi.

Pendant longtemps les fans de Jaws 3D ont prié pour que la partition composée par Alan Parker soit éditée en CD. Il aura donc fallu attendre le 11 décembre 2007 pour que les Bootlegs de mauvaises qualités disparaissent enfin de la circulation…  Fondé par l’artiste Douglass Fake en 1985, Intrada est un label bien connu des amateurs de musiques de films. Le soin  apporté à leurs productions en font une référence dans le domaine et ce n’est pas ce volume 54 à la gloire de notre requin préféré qui viendra démonter cette très bonne réputation. Remasterisé à partir des bandes stéréo originales, le CD (limité à 3000 exemplaires) contient bien les 35 minutes que l’on retrouvait gravées sur les deux faces des magnifiques LP’s de MCA. Au niveau de l’artwork, nous avons le droit à un visuel particulièrement réussi bien loin des horreurs pondues par Universal pour ses DVD.

Le livret 12 pages rédigé par Daniel Schweiger est assez généreux d’ un point de vue informatif mais c’ est surtout pour la place accordé à Alan Parker qu’ il se révèle être intéressant. Le compositeur anglais profite donc de  cette occasion pour nous parler de ses choix artistiques et des changements de dernières minutes exigés par Alan Landsburg. Les amateurs de photographies rares seront, eux aussi, aux anges. Outre les clichés de l’ Undersea Kingdom et d’un plongeur caméraman (déjà parus respectivement dans l’ American Cinematographer et Cinéfantastique) , Intrada nous offre au verso le plus hallucinant de tous les requins de l’histoire du 7eme art. Tellement hallucinant qu’on se demande encore d’où il vient. J’ai beau analyser cette image, je ne parviens toujours pas à identifier le truc coincé entre ses dents. C’est pour cette raison que j’ invite tous les visiteurs du site à se pencher sur la question…

Trois extraits d’une  copie de travail de Jaws 3D sont depuis quelques semaines disponibles sur la toile. Ce matériel n’est pas, pour autant, inconnu des fans du film puisqu’on le trouvait au début des années 2000 en supplément sur les DVD-R des versions 3D (en LCD shutter glasses) tirées du VHD japonais. Comme vous allez pouvoir le vérifier, ces scènes utilisent des bouts de la musique écrite par John Williams pour Jaws 2 et le moins qu’on puisse dire c’est que ce petit changement  modifie de façon drastique la tonalité de ces séquences…

La première d’entre elles concerne la mort de Shelby Overman. Contrairement à la version définitive, elle nous offre un plan en POV du requin (ce qui, à mon avis, amoindri considérablement l’effet de surprise) et une image presque subliminale du monstre quelques secondes avant qu’il procéde à l’attaque. L’absence d’effets spéciaux finalisés nous prive, quant à elle, du bras coupé. On notera aussi la disparition des petits poissons ( ceux qui jouent avec les nerfs du bodybuilder) et du plan de la grille vu de côté.

La deuxième scène se déroule lors de l’attaque du bébé requin à proximité du Spanish Galleon . Montée d’une façon radicalement différente, elle nous impose une vision d’horreur: Mike et Kathryn chevauchant deux dauphins en bois tractés par un bateau… La séquence est surtout intéressante pour les quelques lignes de dialogues supplémentaires et pour cet aileron s’éloignant paisiblement du portail. On remarquera que le passage où Bess Armstrong lâche prise n’apparait pas dans cet extrait.

La Night Capture Scene bénéficie quant à elle d’ un effet 3D complètement inédit montrant le Docteur Morgan plaçant une aiguille géante au bout de son bâton. Un ajout qui n’aurait pas ralenti le rythme soit dit en passant. Le reste de la séquence est sensiblement raccourcie et passe sous silence les tensions entre Mike et Calvin.

« Romain, je viens de me procurer une VHS des Dents de la mer 3 datant du milieu des années 90 qui contient une photo complètement inédite au verso (en bas à gauche). Pourrais-tu nous en parler? » Quel plaisir de revenir sur ces objets qui ont bercé mon enfance! La VHS dont tu parles a été commercialisée en 1995 pour le compte d’ Universal/CIC. Elle est l’une des rares vidéocassettes (et certainement la première dans l’hexagone)  à respecter le format d’origine du film… Au niveau du visuel, pas de surprise: la merveilleuse affiche de Gary Meyer et le synopsis un peu trop généreux en révélations ont bien évidemment été conservés! Au rayon des déceptions, notons quand même ce titre affublé d’une ignoble police d’écriture ou cette photo inversée de la control room . Sans parler de ce cliché « complètement inédit » d’une femme attaquée par un squale affamé. Une photo tout droit sortie de… JAWS 2.

Tant qu’on y est, accordons un peu de place à l’une des dernières VHS a avoir été distribuée en Europe. L’exemplaire dont il est question nous vient directement du Benelux (d’où la présence d’un logo 16 rouge) et s’est retrouvé dans les bacs en 2000. A l’instar de la référence française sortie 5 ans plus tôt, cette vidéo contient le film dans son format respecté, doublé en français  et en HI-FI Stéréo. Le tout agrémenté d’un somptueux artwork que l’on doit bien évidemment aux gens d’ Universal . Sachez que ce visuel est encore largement utilisé de nos jours pour une grande majorité des DVD européens depuis 2005…

On a tendance à l’oublier mais seule une vision en 3D peut vraiment rendre  justice au travail accompli sur ce dernier volet de la trilogie Jaws (on passe sous silence le nanar abyssal du brave Joseph). Malheureusement, il est toujours assez compliqué de profiter d’un relief de qualité sur son écran de télévision et, à moins d’être lourdement équipé, toute tentative est plus ou moins vouée à l’échec… Pour les plus fortunés d’entre nous, il reste toujours le processeur 3D de la firme  Sensio qui permet aux fans de voir le film de Joe Alves dans des conditions optimales. Comptez quand même environ 2000$ pour acquérir cet appareil qui se connectera entre votre vidéoprojecteur et votre platine DVD.

Le DVD Sensio conserve, comme vous pouvez le remarquer, le célèbre visuel de Gary Meyer mais contrairement à l’affiche originale le jaune du lettrage a disparu au profit d’un blanc clinique. Pour ce qui est de l’artwork au verso, nulle trace d’originalité.  Le maquettiste s’est borné à réutiliser le texte du DVD américain et une partie des crédits. Autant dire que l’objet ressemble plus à un vilain bootlegg qu’autre chose. Autre emprunt à cette édition DVD zone 1: un horrible thème musical (qui n’a strictement rien à voir avec le film) pour accompagner le menu… Aucun bonus à l’horizon si ce n’est la possibilité d’accéder à un chapitrage qui, ô surprise, est le même que celui qu’on trouve sur le disque ricain.

L’image du DVD Sensio est par contre beaucoup plus précise et lumineuse. C’est bien simple, on a affaire à la meilleur copie de Jaws 3D disponible à ce jour même si l’on peut souligner un léger recadrage (presque imperceptible pour la plupart des gens). Au niveau des différences, notons le titre du film qui perd son III romain au profit du chiffre 3 suivi de la quatrième lettre de l’alphabet. Pour ce qui est du son, on a affaire à un Dolby Surround plutôt efficace  offrant une spatialisation pour le moins convaincante. Terminons avec ce qui fait la force de cet objet l’excellente 3D (qui reste quand même la chose la plus importante). C’est bien simple tout le monde s’accorde à dire qu’elle est sans faille, très agréable et particulièrement confortable puisqu’elle ne demande pratiquement aucun effort… Tout le contraire des copies anaglyphes qui pullulent sur le net.

« Je me disais bien que tu ne l’avais pas encore celui là! Quand j’ai vu le DVD, j’ai tout de suite pensé à toi. Bonne vision ! » Quelle surprise de recevoir en cadeau de la part de Francis Barbier (a.k.a Superwonderscope) ce magnifique DVD de la version hongroise de Jaws 3. Et contrairement à ce qu’on pourrait imaginer cette pièce de collection offre des surprises à tout les points de vues. Comme vous pouvez d’ors et déjà le remarquer, le visuel (qui reprend en partie l’affiche du film) ressemble à celui des dernières éditions VHS européennes sorties au début des années 2000. C’est déjà une très bonne idée de la part de Budapest Film d’abandonner l’horrible artwork qui décorait la plupart des  pressages du début du siècle mais là où cet objet s’impose comme une référence c’est au sujet de son menu. Animé et accompagné de la musique d’ Alan Parker, il rend enfin justice au travail de Joe Alves. Au niveau de l’interactivité, par contre, seul le teaser/trailer a été conservé.

Mais l’exotisme de ce Cápa 3 réside surtout dans sa piste son Hongroise. Dès le générique, une voix-off nous annonce que nous sommes en train de regarder « Cápa 3!!! » . Mais ça ne s’arrête pas là puisque cet étrange monsieur prend l’initiative de nous lire  l’intégralité des crédits… Dieu merci, les doubleurs hongrois prennent le relais soutenus par une piste audio mono 2.0 assez particulière offrant aux fans l’occasion de redécouvrir leur film fétiche. La scène de la mort de Philip FitzRoyce, par exemple, ne contient plus aucun cri et met véritablement en valeur la sublime partition de Parker. Pour ce qui est de l’image, rien de nouveau à l’horizon. La copie est toujours aussi granuleuse et délavée… Quoi qu’il en soit, ce DVD mérite de trouver sa place dans toute bonne collection qui se respecte. Encore merci SWS.

Erik Hollander fait partie des fans les plus respectés de la Jaws Community. On lui doit surtout le documentaire The Shark is Still Working (toujours invisible chez nous) réalisé en 2006 mais aussi une tonne de fan-arts principalement axés autour du film de Spielberg. Sa dernière participation s’adresse, quant à elle, plutôt aux fans de JAWS 3D puisqu’il s’agit d’un témoignage vidéo de la première journée de tournage du film à Orlando le 4 octobre 1982. On peut y voir, pendant près de 10 minutes, Erik et sa famille assister à la mise en boite du plan où Dennis Quaid arrive en Jet-ski.

Les quelques photos qui suivent ont été prises par le jeune homme sur le plateau. Elles avaient su trouver refuge, il y a quelques années, sur le site américain jawsmovie.

On se souvient tous de l’ excellent article sur le DVD zone 2 teuton qui mettait en avant les qualités du magnifique doublage allemand. Un doublage qu’on retrouve, bien évidemment, sur cette copie 1.33 recadrée au couteau de cuisine de Der Weisse Hai 3 (ou Der Weisse Hai/Teil 3) sortie en VHS chez CIC VIDEO en 1984. Mais l’une des choses les plus intéressantes à propos de cette édition concerne son générique « revisited » qui plonge le film dans l’amateurisme le plus complet pendant une poignée de secondes. La faute à un logo absolument ignoble qui ferait passer le Lo squalo 3 de la VHS italienne pour une oeuvre d’art…  Mais attardons nous plutôt sur la somptueuse jaquette particulièrement colorée et généreuse en informations. Une réussite qui sera recyclée en partie pour le pressage suivant.

Visuel agressif à l’efficacité redoutable, photos d’exploitation plutôt rares (on pense bien évidemment à Lea Thompson en bikini), synopsis original accompagné d’une petite fiche technique… CIC VIDEO gâte donc le consommateur allemand avec cette vidéocassette (à priori locative). Bien sûr, on pourra toujours pester contre les clichés inversés de Mike & Calvin dans la salle de contrôle et des visiteurs pris au piège dans l’Undersea Kingdom mais ce serait, à mon sens, totalement déplacé. Quand on voit la laideur des artworks des DVD européens, on est prêt à accepter n’importe quoi. Même l’inacceptable!!!

Ce petit boitier en carton abrite un trésor inestimable… Un trésor que j’accepte aujourd’hui de partager avec vous. Car il faut bien avouer que depuis le mail de John Putch, ma vie de die hard fan a changé. Alors profitez bien de cette soudaine générosité car dès le mois prochain on reprend les articles sur les DVD zone 2 étrangers…

Nous sommes donc en présence d’un outil promotionnel particulièrement rare. Il s’agit d’une bande magnétique réservée aux radios américaines à l’occasion de la sortie du film en 1983. L’enregistrement stéréo qui y figure est composé de trois spots de 30 secondes chacun (en anglais) particulièrement efficaces en grande partie grâce à la voix caverneuse de Percy Rodrigues (la voix off de l’énigmatique trailer) … Avec une durée de vie ne dépassant généralement pas le quart de siècle, il était urgent de numériser cette  petite merveille et de le mettre à disposition de la terre entière. Et grâce à l’aide de Christian the Mole (à la technique), c’est désormais chose faîte.

Quant aux spots espagnols mentionnés sur l’étiquette,je m’ efforcerai d’en retrouver la trace.

« Romain, toute cette histoire avec John Putch c’est très sympa mais je préfère lire des articles palpitants sur les VHS italiennes du milieu des années 80. » Et tu as tout à fait raison mon ami. Voici donc pour toi (et pour bien d’autres) quelques lignes sur la magnifique vidéocassette grand format de LO SQUALO 3 qui atteint, à en croire la jaquette, une nouvelle dimension dans la terreur. Inutile cependant de regarder le film armé de vos lunettes 3D. La copie restera, quoi que vous fassiez, toujours aussi plate. Plate et recadrée en 1.33 grâce à toute la magie du Pan & Scan (exception faite d’un générique scope à la colométrie douteuse) . La piste son italienne bénéficie quant à elle d’un mixage Dolby stéréo privilégiant les dialogues au détriment de l’excellente partition d’Alan Parker.

Sortie en 1987, cette référence UVT 60036 offre à son acquéreur l’occasion de visualiser en avant-programme le Teaser de LO SQUALO, LA VENDETTA (au même moment en salles) . Une bien bonne idée de la part d’ Universal qui n’empêchera pas le film de Joseph Sergent de naviguer à la 52eme place du box-office .

En ce qui concerne l’artwork, on notera de nombreuses similitudes avec les pressages anglais de 84 que ce soit au niveau de la police d’écriture, du choix des couleurs et bien évidemment du résumé. Rien de bien original, donc, si ce n’est la présence d’une photographie illustrant la célèbre scène de panique à l’intérieur de l’ Undersea Kingdom. Un cliché que l’on retrouve plus volontiers sur les produits japonais.

Je ne peux vous laisser sans évoquer le lettrage vomitif (réalisé certainement sur Amstrad CPC) qui vient remplacer le traditionnel JAWS III permettant au film de Joe Alves de basculer subitement (et pendant quelques secondes) dans le nanar intersidéral. Comme vous pouvez l’imaginer, l’ intégralité du générique traduit en italien apporte une petite touche d’exotisme pas forcément désagréable…