Les numéros H.S de la revue du cinéma (dont les débuts datent quand même d’après guerre) sont devenus, avec les années, de véritables objets de collection. Chaque numéro de la Saison Cinématographique est une mine d’informations. Imaginez toutes les fiches techniques, les synopsis et les critiques de l’ensemble des films exploités sur le territoire français (y compris les films à caractère pornographique) réunis dans un seul et unique ouvrage… Tout simplement fantastique!!!
Cyril Despontin (le gourou de l’excellent site ZONEBIS) est l’heureux propriétaire de cet exemplaire consacré à l’année 1984. Ce généreux lyonnais nous offre donc l’occasion de nous replonger dans cette période lointaine et sombre où l’avant-gardiste JAWS 3D était fortement décrié.
* Calvin Bouchard, directeur de Sea World, un gigantesque parc d’attractions aquatique, s’apprête à inaugurer en compagnie de Philip Fitz Royce, le célèbre cinéaste des grands fonds, le royaume sous la mer conçu par l’ingénieur Mike Brody. A l’issue d’une exhibition de ski nautique, les portes du lagon se bloquent et un plongeur qui tente de les réparer disparait mystérieusement. Le lendemain, Mike et Kathryn Morgan, sa fiancée, ichtyologiste à Sea World, sont attaqués par un jeune requin blanc et sauvés grâce à l’intervention providentielle de dauphins dressés. Kathryn persuade Bouchard de capturer le requin vivant mais le jour de l’inauguration l’ animal meurt dans son bassin tandis qu’on retrouve le cadavre atrocement mutilé du plongeur. Le spectacle nautique commence à peine lorsqu’un énorme requin de douze mètres, la mère du précédant, s’attaque aux skieurs en pleine démonstration; la panique s’installe alors dans le par d’attractions et des touristes sont bloqués dans une galerie de verre du Royaume sous la mer. Philip Fitz Royce est dévoré en tentant d’emprisonner l’animal qui s’attaque à Mike et kathryn en train de réparer le système d’aération des galeries sous-marines. Après avoir défoncé l’écran de verre qui protégeait la salle de contrôle et dévoré Bouchard (SIC) , le requin est finalement réduit en bouillie grâce à la grenade que tenait Philip Fitz Royce avant d’être englouti par le squale…
*Question: Pourquoi, à quelques rares exceptions près, les films en relief sont-ils aussi médiocres? Réponse: Parce que leurs auteurs ont généralement tendance à sacrifier l’intrigue au « profit » d’effets spéciaux sans doute spectaculaires mais qui ne suffisent certainement pas à faire un film d’action digne de ce nom. Joe Alves, réalisateur de seconde équipe pour les dents de la mer n°2, accomplit ainsi l’exploit de faire pire que Jeannot Swzarc dans Jaws n°2. Il faut dire à sa décharge que la tache était quasiment insurmontable.
Ce troisième épisode est inéluctablement le plus faible de la série et l’on a peine à croire qu’un écrivain scénariste aussi talentueux que Richard Matheson se soit fourvoyé dans des eaux aussi croupies. Tandis que sous les flots se perpètrent les horreurs énoncées plus haut, sur terre nous devons subir les atermoiements sentimentaux de personnages exaspérants de niaiserie et sans aucune épaisseur (le comble pour un film en relief) et lorsque la vilaine bestiole arrive pour croquer tout ce beau monde, on pousse un soupir de soulagement.
L’apport du relief, particulièrement adapté aux séquences sous-marines , se réduit à quelques effets sans doute spectaculaires mais tout aussi prévisibles; après avoir pris une grenouille en pleine de figure et avoir été copieusement arrosé par le jet d’une seringue, le spectateur hébété aura pour ultime récompense la joie de se retrouver au fond même de la gueule du requin pour partager son modeste repas… Ph.R
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